LA MUDA DE PORTICI

 

Personajes

ALFONSO

ELVIRA

LORENZO

MASANIELLO

FENELLA

SELVA

BORELLA

PEDRO

Hijo del Virrey Español de Nápoles

Prometida de Alfonso

Ayudante de Alfonso

Pescador Napolitano

Hermana de Masaniello

Oficial Español

Pescador

Pescador

Tenor

Soprano

Tenor

Tenor

Papel Mudo

Bajo

Barítono

Barítono

 

La acción se desarrolla en Nápoles, en el año 1647.

 

ACTE I


Ouverture

(Les jardins du duc d'Arcos. Au fond une colonnade; 
à gauche, l'entrée d'une chapelle; à droite, une trône 
préparé pour la fête. Au lever du rideau, des soldats 
espagnols, conduits par Selva, traversent la colonnade. 
Alphonse, choeur du peuple, en dehors)

1. Introduction et Air

LE CHOEUR
Du prince objet de notre amour,
Chantons l'heureuse destinée:
Les flambeaux d'hyménée
Pour lui vont briller en ce jour.

ALPHONSE
Ah! ces cris d'allégresse
Et ces chants d'hyménée
Redoublent les tourments qui déchirent mon coeur!
Elvire, que j'adore, en vain m'est destinée:
Le remords malgré moi
Vient troubler mon bonheur.
O toi, jeune victime
Dont j'ai trahi la foi,
Je vois avec effroi
Le malheur qui t'opprime.
Fenella, Fenella, cache-moi
Ton courroux légitime;
Pour expier mon crime,
Je veillerai sur toi.

LE CHOEUR 
(en dehors)
Du prince, objet de notre amour,
Chantons l'heureuse destinée:
Les flambeaux d'hyménée
Pour lui vont briller en ce jour.

(Lorenzo entre.)

ALPHONSE
Lorenzo, je te vois;
Réponds, ami fidèle,
De Fenella sais-tu quel est le sort?

LORENZO
Seigneur, je l'ignore;
Et mon zèle
Pour découvrir sa trace
A fait un vain effort.

ALPHONSE
De mes coupables feux,
O suite trop cruelle!
Hélas! son malheur est certain.

LORENZO
Quand Naples
Retentit du bruit de votre hymen,
Quand la jeune et charmante Elvire
Consent à vous donner sa main,
Quel intérêt en ce jour vous inspire
La fille d'un pêcheur et son obscur destin?

ALPHONSE
Quel intérêt?…
Le remords qui m'accable,
J'ai su m'en faire aimer
En lui cachant mon nom;
El je suis d'autant plus coupable,
Que son destin étrange et misérable
Rend plus facile encore ma lâche trahison.

LORENZO
Qu'entends-je?

ALPHONSE
La parole à ses lèvres ravie
Par un horrible événement,
La livrait sans défense
A l'infidèle amant
Dont l'abandon empoisonna la vie.
Aimable fille, alors je t'ai chérie,
Dans ces entretiens pleins d'attraits,
Où nos coeurs semblaient se confondre,
Muette, hélas! tu m'entendais:
Tes yeux seuls pouvaient me répondre.

LORENZO
De cet indigne amour vous avez triomphé?

ALPHONSE
Ce n'est pas ma raison qui l'a seule étouffé:
J'oubliai ma victime en adorant Elvire:
Elle prit sur mes sens un souverain empire.
Mais ne sois pas surpris qu'en ce jour fortuné,
Où l'amour va m'unir à celle que j'adore,
Ami, la pitié parle encore
Pour celle que j'abandonnai.
Depuis un mois elle a fui ma présence,
Et sa mort…

LORENZO
Ecartez un présage odieux;
Peut-être votre père a voulu, par prudence,
La soustraire à vos yeux.
Vous connaissez son humeur inflexible,
A ses sujets comme à son fils terrible;
Vous la savez, on craint que sa rigueur
De ce peuple opprimé ne lasse la douleur

2. Récitatif et Choeur

ALPHONSE
Mais du cortège qui s'avance
J'entends déjà les accents solennels.
Cher Lorenzo, de la prudence!
Viens rejoindre mon père
Et nous suivre aux autels.

(Marche et cortège; Elvire paraît entourée des jeunes 
filles espagnoles ses compagnes et de seigneurs 
napolitains. Des danses précèdent son arrivée; de 
jeunes Napolitaines lui présentent des fleurs.)

LE CHOEUR
Du prince, objet de notre amour,
Chantons l'heureuse destinée:
Les flambeaux d'hyménée
Pour lui vont briller en ce jour.
Alphonse épouse la plus belle;
Et quand le ciel forme leurs noeuds,
Que Naples soumise et fidèle
Redouble ses chants et ses jeux!
Rendons hommage à la plus belle!

3. Arie

ELVIRE
Plaisir du rang suprême,
Eclat de la grandeur,
Vous n'êtes rien auprès de mon bonheur.
A celui que j'aimais c'est l'hymen qui m'engage:
Dans mon âme ravie où règne son image,
S'il m'aime autant qu'il est aimé?
O moment enchanteur!
Je sens battre mon coeur!
Pour ma fidèle ardeur,
Quel jour prospère!
Plus de mystère:
Heureuse et fière,
Je puis parler de mon bonheur.

(Aux jeunes filles qui l'entourent.)

O mes jeunes amies,
Mes compagnes jolies,
Loin de notre patrie,
Vous qui m'avez suivie,
Partagez mon bonheur!
O moment enchanteur!
Je sens battre mon coeur!
Pour ma fidèle ardeur,
Quel jour prospère!
Plus de mystère:
Heureuse et fière,
Je puis parler de mon bonheur.
Et vous que sur mes pas
L'Espagne vit partir
Pour ce lointain rivage,
Par vos chants, par vos jeux,
Des bords heureux du Tage
Rappelez-moi le souvenir.

(Elvire s'assied entourée de sa cour.)

Ballet (Guarache)

4. Scène et Choeur

ELVIRE 
(se levant)
Dans ces jardins quel bruit se fait entendre?

UNE DAME D'HONNEUR
C'est une jeune fille:
Elle fuit des soldats,
Elle accourt en ce palais
Et tend vers vous les bras.

(Fenella entre poursuivie par Selva et par des gardes. 
Fenella entre avec effroi; elle aperçoit la princesse et 
court se jeter à ses genoux.)

ELVIRE
Que voulez-vous? parlez.

(Fenella fait signe à la princesse qu'elle ne peut parler, 
mais que rien n'égalera sa reconnaissance; et, par ses 
gestes suppliants, elle la conjure de la dérober aux 
poursuites de Selva.)

ELVIRE 
(la relevant)
Je saurai te défendre.
Quand mon bonheur
Est si grand aujourd'hui,
Pourrais-je aux malheureux
Refuser mon appui?

(A Selva)

Quelle est donc cette infortunée?

SELVA
La fille d'un pêcheur.
L'ordre du vice-roi
Depuis un mois la tient emprisonnée;
Mais ce matin, bravant une sévère loi,
Elle a brisé ses fers.

ELVIRE 
(à Fenella)
Quel peut être ton crime?

(Fenella répond qu'elle n'est point coupable; 
elle en atteste le ciel.)

ELVIRE
Qui troubla ton repos?

(Fenella fait signe que l'amour s'empara 
de son coeur, et qu'il a causé tous ses maux.)

ELVIRE
Pauvre victime!
Je te comprends:
L'amour a su toucher ton coeur.
Mais de tes maux quel est l'auteur?

(Fenella fait signe qu'elle l'ignore; mais il jurait qu'il 
l'aimait, il la pressait contre son coeur; puis montrant 
l'écharpe qui l'entoure, elle fait entendre qu'elle l'a 
reçue de lui)

ELVIRE
Par cet ingrat tu fus abandonnée.

(Fenella soupire et fait signe que oui.)

ELVIRE
Mais dans ces lieux qui t'a donc entraînée! 

(Fenella désigne Selva: il est venu l'arrêter, malgré ses
larmes et ses prières. Faisant le geste de tourner une 
clef et de fermer des verrous, elle exprime qu'on l'a 
plongée dans un cachot.)

ELVIRE
En prison!

(Fenella explique que là elle priait, triste, pensive, 
plongée dans la douleur, quand tout à coup l'idée lui 
vint de se soustraire à l'esclavage. Montrant la fenêtre, 
elle fait signe qu'elle a attaché des draps, qu'elle s'est 
laissée glisser jusqu'à terre, qu'elle a remercié le ciel. 
Mais elle a entendu le qui-vive de la sentinelle; on l'a 
mise en joue; elle s'est sauvée à travers le jardin, a 
aperçu la princesse, et est venue se jeter à ses pieds.)

ELVIRE
Que ses gestes parlants,
Ont de grâce et de charmes!
Jeune fille! sèche tes larmes,
Je veux te protéger auprès de mon époux;
De ta douleur je serai l'interprète.

(Fenella lui témoigne sa reconnaissance.)

LORENZO 
(sortant de la chapelle)
Voici de votre hymen la pompe qui s'apprête,
Princesse, 
Dans le temple on n'attend plus que vous. 

(La marche commence; Elvire et tout le cortège entrent 
dans la chapelle. Selva place différents groupes de 
soldats qui empêchent le peuple d'avancer, celui-ci se 
presse à l'entrée du péristyle, et regarde à l'intérieur 
du temple la cérémonie qu'il croit être commencée). 
(Fenella, se lève sur la pointe des pieds, et fait des 
efforts pour voir, mais la foule l'en empêche.)

LE CHOEUR
Dieu puissant! Dieu tutélaire!
Nous t'implorons à genoux.

(Tout le monde se met à genoux.)

Daigne exaucer notre prière,
Et bénir ces heureux époux!

SELVA 
(regardant)
O Dieu! Quel spectacle auguste et solennel!
Ce couple heureux s'avance vers l'autel.
Dans ces regards quelle tendresse brille!

LE CHOEUR 
(reprise)

(Fenella observe que tout le monde est à genoux; sus 
gestes expriment la surprise et la douleur; elle ne peut 
en croire ses yeux, et s'élance vers le péristyle.)

LE CHOEUR DES SOLDATS
Qu'attendez-vous! Retirez-vous! 
Ou bien, craignez notre courroux.

(Fenella supplie de la laisser passer; il y va de son 
repos, de son bonheur. Elle se désespère de ne pouvoir 
parler, de ne pouvoir expliquer ce qui l'intéresse si 
vivement.)

SELVA
Mais que veut cette jeune fille?
Que voulez-vous? Retirez-vous!

LE CHOEUR DES SOLDATS
N'approchez pas!
Loin de ces lieux portez vos pas.

LE CHOEUR DU PEUPLE 
(bas à Fenella)
N'approchez pas!
Craignez ces farouches soldats.

(Fenella redouble ses instances et se tord les mains de 
désespoir. Il faut absolument qu'elle voie le Prince; 
c'est elle qui est son épouse; c'est à elle qu'il a donné 
sa foi. Elle veut pénétrer dans le temple pour 
interrompre la cérémonie.)

LE CHOEUR
Daigne exaucer notre prière,
Et bénis ces heureux époux!
Dieu puissant, tutélaire!
Do haut des cieux
Entends nos voeux!
Daigne exaucer notre prière!
ACTO I


Obertura

(Jardines del duque de Arcos. Al fondo una columnata; 
a la izquierda la entrada de una capilla; a la derecha, 
un sitial preparado para la fiesta. Al levantarse el telón, 
soldados españoles conducidos por Selva atraviesan 
la columnata.)

1. Introducción y Aria

CORO
Cantemos a la buena fortuna
del príncipe a quien amamos.
Las antorchas de la boda
brillarán por él en este día.

ALFONSO
Estas palabras de alegría
y las canciones de la boda,
hacen que mi corazón se sienta atormentado.
Elvira, mi adorada, está destinada para mí.
Pero, a mi pesar, el remordimiento
se mezcla con mi alegría.
¡Oh, tú, joven víctima
cuya fe he traicionado!
Veo con miedo
la mala fortuna que te aprisiona.
¡Fenella, Fenella descarga sobre mí
tu legítima cólera!
Para expiar mi culpa,
yo velaré sobre ti.

CORO 
(fuera)
Cantemos a la buena fortuna
del príncipe a quien amamos.
Las antorchas de la boda
brillarán por él en este día.

(Entra Lorenzo)

ALFONSO
Lorenzo, al fin te veo.
Dime, fiel amigo,
¿sabes cuál es el destino de Fenella?

LORENZO
Señor, lo ignoro.
Y a pesar de mi celo
he sido incapaz 
de encontrar su paradero.

ALFONSO
Entonces, éste es el cruel resultado
de mi crueldad.
¡Ah, su infortunio es cierto!

LORENZO
Ahora que todo Nápoles
habla de vuestras nupcias,
ahora que la joven y encantadora Elvira
os ha dado su mano,
¿por qué os mostráis tan preocupado
por el destino de la hija de un pescador?

ALFONSO
¿Preocupado?
Estoy abrumado por los remordimientos.
Obtuve su amor,
ocultando mi nombre.
Y soy incluso más culpable,
puesto que su infortunio hizo
mi infame traición más fácil.

LORENZO
¿Qué escucho?

ALFONSO
Un terrible infortunio,
que la había privado de su capacidad para hablar,
la entregaba indefensa 
al infiel amante,
cuyo abandono envenenó su vida.
Dulce niña, ¡cómo te amaba
en esas encantadoras veladas
donde nuestros corazones se encontraban!
Aunque muda, podías oírme,
pero sólo tus ojos podían responderme.

LORENZO
¿Así que triunfasteis en ese inmerecido amor?

ALFONSO
No es sólo mi voluntad la que está asfixiada.
Olvidé a mi víctima al amar a Elvira.
Ella dominó mis sentidos completamente.
Pero en este día feliz,
cuando el amor me unirá a la que adoro,
todavía siento pena
por la que abandoné.
Huyó de mí hace un mes,
y quizás su muerte…

LORENZO
¡Descartad esos presagios!
Quizá vuestro padre haya querido, 
por prudencia, alejarla de vos.
Ya conocéis su inflexibilidad
para con sus súbditos y para su hijo.
Se teme que su rigor
lleve a la gente oprimida a una revolución.

2. Recitativo y Coro

ALFONSO
Ya oigo el sonido solemne
del cortejo que avanza.
¡Querido Lorenzo, prudencia!
Ven, unámonos a mi padre
y acerquémonos al altar.

(Elvira aparece rodeada de jóvenes españolas 
que la acompañan y por caballeros napolitanos. 
Las danzas preceden su llegada; jóvenes 
napolitanas le obsequian con flores.)

CORO
Cantemos a la buena fortuna
del príncipe, a quien amamos.
Las antorchas del himeneo
brillarán por él en este día.
Alfonso se casa con la más bella.
Y cuando los cielos formen sus lazos,
¡Qué Nápoles, sumisa y fiel,
redoble sus canciones y juegos!
¡Rindamos homenaje a la más bella!

3. Aria

ELVIRA
Placeres supremos,
resplandores de la grandeza,
no sois nada al lado de mi felicidad.
Me casaré con quien amo,
su imagen reina en mi alma.
Sólo hay un pensamiento en mi mente:
¿me ama tanto como yo a él?
¡Oh, momento mágico!
Siento mi corazón latir intensamente
por mi ferviente pasión.
¡Qué día gozoso!
No más misterio.
Feliz y orgullosa puedo hablar de mi dicha.

(A las muchachas que la rodean.)

¡Oh, mis jóvenes amigas!
¡Mis bellas compañeras
que me habéis seguido
lejos de nuestra patria!
¡Participad de mi alegría!
¡Oh, momento mágico!
Siento mi corazón latir intensamente
por mi ferviente pasión.
¡Qué día gozoso!
No más misterio.
Feliz y orgullosa
Puedo hablar de mi dicha.
Vosotras que me seguisteis
desde nuestra amada España
hasta estas lejanas orillas,
traedme recuerdos
de las alegres orillas del Tajo
con vuestros bailes y juegos.

(Elvira se sienta rodeada por su corte)

Ballet (Guaracha)

4. Escena y Coro

ELVIRA 
(se levanta)
¿Qué ruido se oye en los jardines?

UNA DAMA DE HONOR
Es una joven
que huye de los soldados.
Ha venido corriendo a este palacio 
y extiende sus brazos hacia vos.

(Fenella entra seguida por Selva y por los 
guardias. Se da cuenta de la presencia de 
la princesa y corre para echarse a sus pies)

ELVIRA
¿Qué quieres? ¡Habla!

(Fenella le hace una señal indicando que no 
puede hablar, pero le expresa por gestos que 
le estará muy agradecida si la libra del acoso 
de Selva)

ELVIRA 
(levantando a Fenella)
Yo sabré defenderte.
Cuando mi alegría
es tan grande hoy,
¿cómo podría no prestar
apoyo a los desafortunados?

(A Selva)

¿Quién es esta desdichada?

SELVA
La hija de un pescador.
Llevaba un mes en prisión
por orden del virrey.
Esta mañana, desafiando una severa ley, 
ha roto sus cadenas.

ELVIRA 
(a Fenella)
¿Cuál es tu crimen?

(Fenella contesta que no es culpable de nada 
y señala al cielo como su testigo)

ELVIRA
¿Quién turba tu tranquilidad?

(Fenella indica que el amor se había apoderado 
de su corazón, y es la causa de todos sus males)

ELVIRA
¡Pobre víctima!
Te comprendo.
El amor ha herido tu corazón.
Pero, ¿quién es el causante de tus males?

(Fenella indica que no lo sabe; pero que él 
le había jurado que la amaba; después, 
señalando el echarpe que lleva, da a 
entender que él se lo regaló)

ELVIRA
¿Ese ingrato te abandonó?

(Fenella suspira y asiente)

ELVIRA
Y entonces, ¿quién te trajo aquí?

(Fenella señala a Selva que la ha arrestado, 
a pesar de sus lágrimas y oraciones. Haciendo 
un gesto de girar una llave y de cerrar una 
cerradura, explica que fue metida en una celda.)

ELVIRA
¡En prisión!

(Fenella explica que allí rezó, triste, sumida en 
un intenso dolor, cuando de pronto le surgió la 
idea de escapar. Señalando una ventana indica 
que, valiéndose de unas sábanas, se había 
deslizado hasta el suelo. Dio gracias a Dios. 
Entonces oyó el ruido del centinela que la 
apuntaba con un arma. Huyó corriendo por el 
jardín, vio a la princesa y se arrojó a sus pies.)

ELVIRA
¡Cuánta gracia y encanto
hay en sus gestos!
¡Muchacha, seca tus lágrimas!
Yo te protegeré y lo mismo hará mi marido.
Yo le haré partícipe de tu dolor.

(Fenella expresa su gratitud)

LORENZO 
(saliendo de la capilla)
Están preparados para celebrar vuestra boda,
Princesa.
Os están esperando en la iglesia.

(Comienza la marcha. Elvira y todo el séquito 
entran en la capilla. Selva coloca varios grupos 
de soldados para impedir avanzar a la gente que 
rodea la entrada y observa la ceremonia que ha 
empezado dentro el templo. Fenella se pone de 
puntillas y hace esfuerzos por ver; pero la 
multitud se lo impide.)

CORO
¡Dios misericordioso! ¡Dios protector!
Te imploramos

(Todos se ponen de rodillas)

Dígnate escuchar nuestras oraciones.
¡Bendice a estos felices esposos!

SELVA 
(observando)
¡Oh, Dios! ¡Qué noble y solemne espectáculo!
La feliz pareja avanza hacia el altar.
¡Cuánto amor brilla en sus miradas!

CORO 
(repite)

(los gestos de Fenella expresan el dolor y la 
sorpresa; no puede creer lo que está viendo 
y se abalanza hacia el peristilo.)

CORO DE SOLDADOS
¡Qué esperáis! ¡Retiraos!
¡Cuidado con nuestra cólera!

(Fenella suplica que la dejen pasar, que de ello 
depende su felicidad y su sosiego. Se desespera 
por no poder hablar y no poder explicar lo que 
es tan importante para ella.)

SELVA
¿Pero, qué quiere esta joven?
¿Qué quieres? ¡Retírate!

CORO DE SOLDADOS
¡No os acerquéis!
¡Alejaos de estos lugares!

CORO DEL PUEBLO 
(en voz baja, a Fenella)
¡No te acerques!
Cuidado con estos violentos soldados.

(Fenella insiste y levanta sus manos 
desesperadamente. Le es absolutamente 
necesario ver al príncipe; ella es su esposa y 
ha depositado su fe en él. Fenella quiere entrar 
en el templo e interrumpir la ceremonia.)

CORO
¡Dígnate escuchar nuestras plegarias
y bendice a esta feliz pareja!
¡Oh, Dios poderoso y protector!
¡Escucha nuestros ruegos
que ascienden a los cielos!
¡Dígnate escuchar nuestras plegarias!
5. Finale

LE CHOEUR DU PEUPLE 
(regardant dans la chapelle)
Ils sont unis!

(Fenella pousse un cri, et tombe sur un siège, 
dans le plus grand désespoir. Alphonse entre, donnant 
la main à Elvire, et entouré de tous les Seigneurs de la 
Cour.)

LE CHOEUR
Quel bonheur! Quelle ivresse!
Par nos chants d'allégresse
Célébrons en ce jour
Et l'hymen et l'amour.

ELVIRE 
(à Alphonse)
Je veux que cette journée
Commence par des bienfaits;
Et je vois une infortunée
Qui près de vous demande accès.

(Allant à Fenella qu'elle prend par la main.)

Approchez-vous.

(A Alphonse.)

Sa main est tremblante et glacée.
Par un perfide amant elle fut offensée,
Et contre un séducteur et parjure et cruel,
Elle vient implorer votre justice.

ALPHONSE 
(la regardant)
O ciel!

ELVIRE
Quel est donc ce mystère?
Parlez, répondez-moi.

ALPHONSE
O funeste mystère!
C'est elle que je vois!

ELVIRE
Dieu! Quel soupçon m'éclaire
Et me glace d'effroi.

ALPHONSE
Pour finir ma misère,
O terre, entrouvre-toi!

LE CHOEUR
Quelle est cette étrangère
Qu'en ces lieux j'aperçois?
Quel est donc ce mystère
Qui les glace d'effroi?

ELVIRE 
(allant à Fenella)
Rendez le calme à mon coeur éperdu;
Alphonse vous est-il connu?

(Fenella répond oui.)

ALPHONSE
Le regret me déchire et le remords m'accable.

ELVIRE
Achevez!

ALPHONSE
Je frémis.

(Fenella continue, et dit par ses gestes: 
c'est lui qui m'a trompée, c'est lui qui m'a donné 
cette écharpe, c'est lui qui m'a trahie)

ELVIRE
Eh bien! Le coupable?

(Fenella montre Alphonse.)

ELVIRE
C'est lui?
Voilà donc ce mystère
Qui me glace d'effroi!
Plus de bonheur sur terre,
Tout est fini pour moi!

ALPHONSE
Oui, tel est ce mystère;
Oui, j'ai trahi ma foi.
Pour finir ma misère,	
O terre, entrouvre-toi!	

LE CHOEUR, LORENZO
C'est pour cette étrangère	
Qu'il a trahi sa foi. 
O funeste mystère
Qui les glace d'effroi!

LE CHOEUR DE SOLDATS 
(montrant Fenella)
Amis, punissons cette audace	
Punissons de tels attentats!

ELVIRE
Non, non, n'arrêtez point ses pas.

(Fenella, regardant avec égarement Alphonse et Elvire, 
s'enfuit au milieu du peuple qui lui ouvre un passage. 
On la voit disparaître à travers la colonnade du fond.)

LE CHOEUR DE SOLDATS
Partons, courons, suivons ses pas.
Amis, punissons cette audace.	

ELVIRE ET LE PEUPLE
Non, non, n'arrêtez point ses pas.	

ALPHONSE
Terre, entrouvre-toi sous mes pas!	

5. Final

CORO DEL PUEBLO 
(mirando hacia la capilla)
¡Ya están unidos!

(Fenella lanza un grito y cae en una silla 
abatida por una gran desesperación. Alfonso 
entra llevando de la mano a Elvira y rodeado 
por los señores de la Corte.)

CORO
¡Qué felicidad! ¡Qué regocijo!
Con nuestras canciones de alegría
celebremos en este día
el amor y la unión.

ELVIRA 
(A Alfonso)
Quiero que este día
comience con una buena acción.
Veo a una desgraciada
que pide acceder a vos.

(Yendo hacia Fenella y cogiéndola de la mano.)

Acércate.

(A Alfonso)

Su mano tiembla y está fría.
Ha sido ofendida por un pérfido amante,
y os pide justicia
contra un seductor perjuro y cruel.

ALFONSO 
(mirándola)
¡Oh, cielos!

ELVIRA
¿Qué es este misterio?
¡Hablad! ¡Respondedme!

ALFONSO
¡Horrible misterio!
¡Es ella!

ELVIRA
¡Dios mío! Qué sospecha me atormenta...
¡El miedo me paraliza!

ALFONSO
¡Acógeme, oh, tierra,
para que termine mi pesar!

CORO
¿Quién es esta extranjera
que veo en este lugar?
¿Cuál es el misterio
que les atormenta?

ELVIRA 
(dirigiéndose a Fenella)
Tranquiliza mi atormentado corazón.
¿Conoces a Alfonso?

(Fenella contesta que sí)

ALFONSO
El remordimiento y el pesar me abruman.

ELVIRA
¡Termina!

ALFONSO
Me estremezco.

(Fenella continúa y dice con sus gestos: él me ha 
mentido, él me ha dado este chal, él me ha 
traicionado…)

ELVIRA
¡Y bien!... ¿El culpable?

(Fenella señala a Alfonso)

ELVIRA
¿Es él?
¡Este es el misterio
que me atormenta!
¡No habrá más felicidad sobre la tierra,
todo ha terminado para mí!

ALFONSO
Sí, éste es el misterio.
No he cumplido mi palabra.
¡Acógeme tierra
para que termine mi pesar!

CORO, LORENZO
Por esta extranjera
ha traicionado su promesa.
¡Oh, terrible es el misterio
que les atormenta!

CORO DE SOLDADOS
(señalando a Fenella)
¡Amigos, castiguemos a esta audaz!
¡Castiguemos su felonía!

ELVIRA
¡No, no, no os interpongáis en su camino!

(Fenella mira desconsoladamente a Alfonso y a 
Elvira y desaparece entre la multitud que le abre 
paso)

CORO DE SOLDADOS
¡Vamos, corramos, sigámosla!
¡Amigos, castiguemos a esta audaz!

ELVIRA Y EL PUEBLO
¡No, no, no os interpongáis en su camino!

ALFONSO
¡Tierra, acógeme!
ACTE II


6. Choeur

(Un site pittoresque aux environs de Naples. Dans le 
fond, la mer. Des pêcheurs sont occupés à préparer 
leurs filets et leurs nacelles; d'autres se livrent à 
différents jeux. Borella, Pêcheurs)

LE CHOEUR
Amis, le soleil va paraître, 
Livrons-nous à des soins nouveaux; 
Employons bien le jour qui va renaître, 
Et par les jeux égayons nos travaux. 

(Masaniello entre.)

Masaniello paraît: quel sombre ennui
l'accable 
Qui l'afflige, amis?

BORELLA
Notre sort misérable. 

(A Masaniello)

Salut à notre chef!

MASANIELLO
Salut, chers compagnons.

BORELLA
Viens animer nos jeux par tes chansons.

MASANIELLO 
(à part)
Pietro ne revient pas.

BORELLA
Plus de sombre nuage! 
Tes refrains nous donnent du coeur; 
Et tu le sais, il nous faut du courage.

MASANIELLO
Eh bien!
Répétez donc le refrain du pêcheur, 
Et comprenez bien son langage.

7. Barcarolle

MASANIELLO
Amis, la matinée est belle,	
Sur le rivage assemblez-vous;
Montez gaiement votre nacelle,
Et des vents bravez le courroux.
Conduis ta barque avec prudence,
Pêcheur, parle bas;
Jette tes filets en silence;
Pêcheur, parle bas;
Le roi des mers ne t'échappera pas.

LE CHOEUR
Conduis ta barque avec prudence,
Pêcheur, parle bas;
Jette tes filets en silence;
Pêcheur, parle bas;
Le roi des mers ne t'échappera pas.

MASANIELLO
L'heure viendra, sachons l'attendre,
Plus tard nous saurons la saisir.
Le courage fait entreprendre,
Mais l'adresse fait réussir.
Conduis ta barque avec prudence,
Pêcheur, parle bas;
Jette tes filets en silence;
Pêcheur, parle bas;
Le roi des mers ne t'échappera pas.

LE CHOEUR
Conduis ta barque avec prudence,
Le roi des mers ne t'échappera pas.

(Pietro entre.)

MASANIELLO
Mais j'aperçois Pietro; ciel! 
Que va-t-il m'apprendre?

(Le prenant à part, et l'amenant au bord de la scène 
pendant que les pêcheurs s'éloignent et retournent à 
leurs travaux.)

Personne ici ne connaît mon malheur:
Je ne l'ai confié qu'à l'ami le plus tendre. 
Parle, as-tu découvert le destin de ma soeur?

PIETRO
De Fenella le sort est encore un mystère;
Vainement j'ai cherché la trace de ses pas;
Sans doute un ravisseur...

MASANIELLO
O rage! et moi son frère,
Je n'ai pu la sauver! Mais de tels attentats,
Recevront à la fin leur juste récompense.

PIETRO
Que te reste-t-il?

MASANIELLO
La vengeance!
Mieux vaut mourir que rester misérable!
Pour un esclave est-il quelque danger?
Tombe le joug qui nous accable,
Et sous nos coups périsse l'étranger!
Me suivras-tu?

PIETRO
Je m'attache à tes pas, 
Je veux te suivre à la mort...

MASANIELLO
A la gloire!

PIETRO
Soyons unis par le même trépas.

MASANIELLO
Ou couronnés par la même victoire.

PIETRO
Oui, oui, partons, je suivrais tes pas.

8. Duo

MASANIELLO, PIETRO
Mieux vaut mourir que rester misérable!
Pour un esclave est-il quelque danger?
Tombe le joug qui nous accable,
Et sous nos coups périsse l'étranger!
Amour sacré de la patrie,
Rends-nous l'audace et la fierté;
A mon pays je dois la vie.
Il me devra sa liberté.

PIETRO
Songe au pouvoir dont l'abus nous opprime.

MASANIELLO
Songe à ma soeur arrachée à mes bras!

PIETRO
D'un séducteur peut-être elle est la victime.

MASANIELLO
Ah! quel qu'il soit, je jure son trépas!

MASANIELLO, PIETRO
Plutôt mourir que rester misérable! etc.

(En ce moment Fenella paraît sur le haut du rocher: 
elle regarde la mer, en évalue la profondeur, et semble 
prête à s'y précipiter.)

MASANIELLO
Que vois-je? Fenella! Quoi! 
Ma soeur en ces lieux!

(Fenella tourne la tête à ce cri, aperçoit son frère, 
et descend vivement des rochers.)

MASANIELLO 
(à Pietro)
Le ciel nous entendait, il exauce nos voeux.

(Fenella est descendue et se jette dans 
les bras de son frère.)

MASANIELLO
Je n'ose encore en croire ma tendresse? 
C'est bien toi que dans mes bras je presse? 
Quel motif inconnu te sépara de moi? 

(Fenella lui fait signe qu'elle le lui dira, 
mais à lui seul. Pietro s'éloigne.)

MASANIELLO
Eh bien! nous voilà seuls.

(Fenella lui exprime son désespoir, et lui avoue que sa 
première intention était de se précipiter dans la mer et 
de mettre fin à son existence.)

MASANIELLO
Attenter à la vie! Grand Dieu!

(Mais Fenella n'a pas voulu mourir avant de le 
revoir, de l'embrasser, de recevoir son pardon.)

MASANIELLO
Mon pardon! et pourquoi?

(Fenella lui fait entendre qu'elle ne mérite plus sa 
tendresse, elle lui peint ses remords... Elle s'est 
donnée à un perfide.)

MASANIELLO
O ciel! un séducteur!… 
Qu'il craigne ma furie!

(Fenella lui fait signe qu'il devait être son époux, 
qu'il le lui avait juré à la face du ciel, qu'elle a cru 
son serment.)

MASANIELLO
Le lâche, quel est-il? Un espagnol, peut-être?

(Fenella répond oui, mais elle ne veut pas le faire 
connaître; malgré son crime elle l'aime encore, et 
pour l'épouser il est d'un rang trop élevé.)

MASANIELLO
Ah! quel que soit son rang,
Peut-il se dispenser de tenir son serment;
Fenella, je veux le connaître.

(Fenella le dit qu'il est fiancée)

Eh bien donc!
Malgré toi, je punirai le traître.
Oui, que ce jour me soit ou non fatal,
Il faut armer le peuple et donner le signal.
En vain tu veux calmer
Le courroux qui me guide,
Je saurai malgré toi découvrir le perfide.
ACTO II


6. Coro

(lugar pintoresco en los alrededores de Nápoles. 
Algunos pescadores están ocupados preparando 
sus redes y sus barcos. Otros están participando 
en varios juegos. Borella, Pescadores)

CORO
Amigos, el sol pronto aparecerá,
preparémonos para las nuevas tareas.
Aprovechemos el nuevo día
y alegremos nuestros trabajos con juegos.

(Entra Masaniello)

Aquí llega Masaniello...
¡Qué semblante tan sombrío y triste!
¿Qué le preocupará, amigos?

BORELLA
Nuestra suerte miserable. 

(A Masaniello)

¡Salud a nuestro jefe!

MASANIELLO
Salud, queridos compañeros.

BORELLA
Ven a animar nuestro descanso con tus canciones.

MASANIELLO 
(aparte)
Pedro no ha vuelto.

BORELLA
¡No más tristeza!
Tus canciones nos darán ánimo
y tú bien sabes que nos hace falta alegría.

MASANIELLO
¡Muy bien!
Repetid pues, la canción del pescador,
y entended bien su lenguaje.

7. Barcarola

MASANIELLO
Amigos, la mañana es bella,
reuníos en la orilla,
preparad vuestras barcas con alegría
y desafiad las furias de los vientos.
Guía tu barca con prudencia.
Pescador, habla bajo.
Lanza tus redes en silencio.
Pescador, habla bajo.
El rey de los mares no se te escapará.

CORO
Guía tu barca con prudencia.
Pescador, habla bajo.
Lanza tus redes en silencio.
Pescador, habla bajo.
El rey de los mares no se te escapará.

MASANIELLO
La ocasión llegará, sepamos esperar,
más tarde la aprovecharemos.
El valor nos ayudará a conseguir el fin,
pero la prudencia nos dará el éxito.
Guía tu barca con prudencia.
Pescador, habla bajo.
Lanza tus redes en silencio.
Pescador, habla bajo.
El rey de los mares no se te escapará.

CORO
Guía tu barca con prudencia.
El rey de los mares no se te escapará.

(Entra Pedro)

MASANIELLO
Ya viene Pedro; 
¡Cielos! ¿Qué me dirá?

(Cogiéndolo aparte, lo lleva al borde del 
escenario mientras los pescadores vuelven 
a su trabajo)

Nadie aquí conoce mi desgracia.
Sólo se la he confiado a mi mejor amigo.
Habla: ¿has descubierto dónde está mi hermana?

PEDRO
La suerte de Fenella es aún un misterio.
En vano la he buscado...
Sin duda un raptor…

MASANIELLO
¡Maldita sea! 
¡Y yo, su hermano, soy incapaz de salvarla! 
Pero la ofensa tendrá su justa satisfacción.

PEDRO
¿Qué vas a hacer?

MASANIELLO
¡Venganza!
¡Mejor morir que vivir miserablemente!
¿Hay peligro para un esclavo?
¡El yugo que nos aprisiona debe caer
y bajo nuestros golpes, perecer el extranjero!
¿Me seguirás?

PEDRO
Estaré a tu lado.
¡Te seguiré hasta la muerte!…

MASANIELLO
¡Hasta la gloria!

PEDRO
Estaremos unidos por la misma suerte.

MASANIELLO
O coronados por la misma victoria.

PEDRO
¡Sí, sí, vayamos, te seguiré!

8. Dúo

MASANIELLO, PEDRO
¡Mejor morir que vivir miserablemente!
¿Hay peligro para un esclavo?
¡El yugo que nos aprisiona debe caer,
y bajo nuestros golpes, perecer el extranjero!
Amor sagrado de la patria,
danos la audacia y el valor.
A mi país le debo la vida,
él me deberá su libertad.

PEDRO
Pienso en el abuso del poder que nos oprime.

MASANIELLO
¡Pienso en mi hermana arrancada de mis brazos!

PEDRO
Quizá sea la víctima de un seductor.

MASANIELLO
¡Quien quiera que sea, juro que morirá!

MASANIELLO, PEDRO
¡Mejor morir que vivir miserablemente! etc.

(En este momento Fenella aparece en lo alto 
de la colina; mira el mar, mide la profundidad 
y parece dispuesta a lanzarse.)

MASANIELLO
¿Qué veo? ¡Fenella! 
¡Mi hermana allá arriba!

(Fenella gira la cabeza al oír el grito, ve a su 
hermano y baja rápidamente de las rocas)

MASANIELLO 
(a Pedro)
El cielo ha escuchado nuestra súplica.

(Fenella ha bajado y se lanza en brazos 
de su hermano)

MASANIELLO
Aún no me atrevo a creer lo que veo.
¿Eres tú a quién estoy abrazando?
¿Qué te ha separado de mí?

(Fenella le indica que se lo dirá, 
pero a solas. Pedro se va.)

MASANIELLO
¡Bien, ya estamos solos!

(Fenella le expresa su desesperación y le indica 
que su primera intención había sido lanzarse al 
mar y así poner fin a su existencia.)

MASANIELLO
¿Quitarte la vida?... ¡Dios mío!

(Pero Fenella no había querido morir sin verle 
otra vez, abrazarle y recibir su perdón.)

MASANIELLO
¡Mi perdón! ¿Y por qué?

(Fenella le da a entender que ya no merece su 
afecto y expresa su remordimiento. Ella se ha 
entregado a un traidor)

MASANIELLO
¡Oh, Dios mío! ¡Un seductor!
¡Que tema mi furia!

(Fenella le da a entender que él debería haber 
sido su marido, que se lo había jurado y ella le 
había creído)

MASANIELLO
¡Qué canalla! ¿Quién es? ¿Un español, quizá?

(Fenella le contesta que no quiere decir quién 
es; ella aún le ama y él es de una posición 
demasiado alta para casarse con ella.)

MASANIELLO
No importa cual sea su rango,
Él debe mantener su promesa;
Fenella, quiero saber quién es.

(Fenella le dice que él está casado)

¡Pues, bien!
A pesar tuyo, yo castigaré al traidor.
Sí, ya me sea este día propicio o fatídico,
es preciso armar a la gente y dar la señal.
En vano intentas calmar
la rabia que me guía.
Yo sabré, a pesar tuyo, descubrir al traidor.
9. Finale

(Fenella cherche inutilement à calmer son frère, et 
s'attache à lui au moment où il court appeler ses 
compagnons.)

MASANIELLO 
(appelant les pêcheurs)
Venez, amis, venez
Venez partager mes transports:
Contre nos ennemis unissons nos efforts.
Chacun à ces tyrans
Doit compte d'une offense;
Et moi plus que vous tous!
Courons à la vengeance!

LE CHOEUR
Nous partageons ton fier ressentiment;
De t'obéir nous faisons le serment!
Contre nos ennemis
Unissons nos efforts.

MASANIELLO
Du silence, de la prudence.

(Les femmes et les enfants entrent en scène. Sur 
un geste de Masaniello, Fenella va rejoindre ses 
compagnes.)

Que ces enfants, que ces femmes craintives
Ne sachent rien de nos secrets,
Et, pour mieux cacher nos projets,
Chantons gaiement la barcarolle,
Charmons ainsi nos courts loisirs.
L'amour s'enfuit, s'envole;
Le temps emporte nos plaisirs.

LE CHOEUR
Chantons gaiement la barcarolle,
Charmons ainsi nos courts loisirs.
L'amour s'enfuit, s'envole;
Le temps emporte nos plaisirs.
Chantons la barcarolle,
Charmons ainsi nos courts loisirs.
Contre nos ennemis, unissons nos efforts.
Chacun à ces tyrans
Doit compte d'une offense.
De t'obéir nous faisons le serment!

(Pietro entre.)

MASANIELLO
Que veux-tu?

PIETRO 
(à voix basse)
De soldats un corps nombreux s'avance, 
Et de Naples à nos pas ils ferment le chemin

BORELLA
Oui, des tambours annonçant leur présence
J'entends déjà le roulement lointain.

LE CHOEUR
Oui, l'on entend le roulement lointain.

MASANIELLO
Ne craignez point, 
Trompons leur surveillance
En répétant notre refrain.
Chantons gaiement la barcarolle
Charmons ainsi nos courts loisirs.
L'amour s'enfuit, s'envole,
Le temps emporte nos plaisirs.

LE CHOEUR
Chantons gaiement la barcarolle,
Charmons ainsi nos courts loisirs;
L'amour s'enfuit, s'envole
Le temps emporte nos plaisirs.

MASANIELLO 
(à voix basse à Borella) 
Pour cacher des poignards disposez vos filets.

PIETRO 
(de même à quelques autres) 
Parmi ces fruits que chacun cache une arme.

MASANIELLO 
(de même) 
Soulevez-vous au premier cri d'alarme, 
Au premier signal soyez prêts.

LE CHOEUR 
(à voix basse)
A Naples! A Naples!
Au premier cri d'alarme,
Pour combattre nous serons prêts.

MASANIELLO, PIETRO, LE CHOEUR
Au premier signal,
Au premier cri d'alarme,
Pour combattre oui, nous serons prêts.

MASANIELLO
De la prudence!

LE CHOEUR
Chantons gaiement la barcarolle,
Charmons ainsi nos courts loisirs;
L'amour s'enfuit, s'envole;
Le temps emporte nos plaisirs
Pour combattre nous serons forts
Contre nos ennemis
Unissons nos efforts.

MASANIELLO
Venez amis partager mes efforts.

LE CHOEUR
Oui, nous partageons ton ressentiment, 
De t'obéir nous faisons le serment, etc. 

(Les uns reprennent leurs filets, et les autres montent 
sur les nacelles; les femmes placent des paniers de 
fruits sur leur tête; tous s'éloignent et disparaissent 
en répétant le refrain.)
9. Final

(Fenella intenta inútilmente calmar a su hermano 
y se agarra a él en el momento que corre a 
llamar a sus compañeros)

MASANIELLO 
(llamando a los pescadores)
¡Venid, amigos, venid!
¡Ayudadme!
Unamos nuestras fuerzas contra el enemigo.
Cada uno de nosotros 
tiene pendiente con ellos una ofensa.
¡Y yo más que los demás!
¡Venguémonos!

CORO
Comprendemos tu resentimiento.
¡Prometemos obedecerte!
Unamos nuestros esfuerzos
contra nuestros enemigos.

MASANIELLO
Silencio, prudencia.

(Las mujeres y los niños entran en escena. 
A un gesto de Masaniello, Fenella se une 
a ellos.)

Que estos niños y estas mujeres asustadizas
no sepan nada de nuestros secretos.
Y, para ocultar mejor nuestros planes,
cantemos alegremente la barcarola.
Alegremos así nuestros breves ratos libres.
El amor se desvanece, vuela,
y el tiempo se lleva nuestros placeres.

CORO
Cantemos alegremente la barcarola.
Alegremos así nuestros breves ratos libres.
El amor se desvanece, vuela;
y el tiempo se lleva nuestros placeres.
Cantemos la barcarola.
Alegremos así nuestros breves ratos libres.
Unámonos contra nuestros enemigos.
Cada uno de esos tiranos
debe rendir cuentas de una ofensa.
¡Prometemos obedecerte!

(Entra Pedro)

MASANIELLO
¿Qué sucede?

PEDRO 
(en voz baja)
Un grupo numeroso de soldados avanza
y nos cierra el paso al camino de Nápoles.

BORELLA
Sí, los tambores anuncian su presencia.
Se escucha el sonido a lo lejos...

CORO
Sí, se escucha a lo lejos.

MASANIELLO
No temáis nada.
Ocultemos nuestros planes
repitiendo nuestro estribillo.
Cantemos alegremente la barcarola.
Alegremos así nuestros breves ratos libres.
El amor se desvanece, vuela;
y el tiempo se lleva nuestros placeres.

CORO
Cantemos alegremente la barcarola.
Alegremos así nuestros breves ratos libres.
El amor se desvanece, vuela,
y el tiempo se lleva nuestros placeres.

MASANIELLO 
(en voz baja a Borella)
Preparad las redes para ocultar los puñales.

PEDRO 
(a otros, de la misma manera)
Que cada uno esconda un arma entre estas frutas.

MASANIELLO 
(igual)
Alzaos al primer grito de alarma.
A la primera señal, estad preparados.

CORO 
(en voz baja)
¡A Nápoles! ¡A Nápoles!
Al primer grito de alarma
estaremos preparados para combatir.

MASANIELLO, PEDRO, CORO
A la primera señal,
al primer grito de alarma,
estaremos preparados para combatir.

MASANIELLO
¡Prudencia!

CORO
Cantemos alegremente la barcarola.
Alegremos así nuestros breves ratos libres.
El amor se desvanece, vuela,
y el tiempo se lleva nuestros placeres.
Estaremos preparados para combatir.
Unamos nuestros esfuerzos
contra nuestros enemigos.

MASANIELLO
Venid amigos, compartid mis esfuerzos.

CORO
Sí, nosotros compartimos tu resentimiento.
Prometemos obedecerte, etc.

(Unos toman sus redes, otros suben a las barcas; 
las mujeres se colocan los cestos de fruta sobre la 
cabeza; todos se alejan y desaparecen repitiendo 
el estribillo.)

Acto III