LA MUDA DE PORTICI
Personajes
ALFONSO ELVIRA LORENZO MASANIELLO FENELLA SELVA BORELLA PEDRO |
Hijo del Virrey Español de Nápoles Prometida de Alfonso Ayudante de Alfonso Pescador Napolitano Hermana de Masaniello Oficial Español Pescador Pescador |
Tenor Soprano Tenor Tenor Papel Mudo Bajo Barítono Barítono |
La acción se desarrolla en Nápoles, en el año 1647.
ACTE I Ouverture (Les jardins du duc d'Arcos. Au fond une colonnade; à gauche, l'entrée d'une chapelle; à droite, une trône préparé pour la fête. Au lever du rideau, des soldats espagnols, conduits par Selva, traversent la colonnade. Alphonse, choeur du peuple, en dehors) 1. Introduction et Air LE CHOEUR Du prince objet de notre amour, Chantons l'heureuse destinée: Les flambeaux d'hyménée Pour lui vont briller en ce jour. ALPHONSE Ah! ces cris d'allégresse Et ces chants d'hyménée Redoublent les tourments qui déchirent mon coeur! Elvire, que j'adore, en vain m'est destinée: Le remords malgré moi Vient troubler mon bonheur. O toi, jeune victime Dont j'ai trahi la foi, Je vois avec effroi Le malheur qui t'opprime. Fenella, Fenella, cache-moi Ton courroux légitime; Pour expier mon crime, Je veillerai sur toi. LE CHOEUR (en dehors) Du prince, objet de notre amour, Chantons l'heureuse destinée: Les flambeaux d'hyménée Pour lui vont briller en ce jour. (Lorenzo entre.) ALPHONSE Lorenzo, je te vois; Réponds, ami fidèle, De Fenella sais-tu quel est le sort? LORENZO Seigneur, je l'ignore; Et mon zèle Pour découvrir sa trace A fait un vain effort. ALPHONSE De mes coupables feux, O suite trop cruelle! Hélas! son malheur est certain. LORENZO Quand Naples Retentit du bruit de votre hymen, Quand la jeune et charmante Elvire Consent à vous donner sa main, Quel intérêt en ce jour vous inspire La fille d'un pêcheur et son obscur destin? ALPHONSE Quel intérêt?… Le remords qui m'accable, J'ai su m'en faire aimer En lui cachant mon nom; El je suis d'autant plus coupable, Que son destin étrange et misérable Rend plus facile encore ma lâche trahison. LORENZO Qu'entends-je? ALPHONSE La parole à ses lèvres ravie Par un horrible événement, La livrait sans défense A l'infidèle amant Dont l'abandon empoisonna la vie. Aimable fille, alors je t'ai chérie, Dans ces entretiens pleins d'attraits, Où nos coeurs semblaient se confondre, Muette, hélas! tu m'entendais: Tes yeux seuls pouvaient me répondre. LORENZO De cet indigne amour vous avez triomphé? ALPHONSE Ce n'est pas ma raison qui l'a seule étouffé: J'oubliai ma victime en adorant Elvire: Elle prit sur mes sens un souverain empire. Mais ne sois pas surpris qu'en ce jour fortuné, Où l'amour va m'unir à celle que j'adore, Ami, la pitié parle encore Pour celle que j'abandonnai. Depuis un mois elle a fui ma présence, Et sa mort… LORENZO Ecartez un présage odieux; Peut-être votre père a voulu, par prudence, La soustraire à vos yeux. Vous connaissez son humeur inflexible, A ses sujets comme à son fils terrible; Vous la savez, on craint que sa rigueur De ce peuple opprimé ne lasse la douleur 2. Récitatif et Choeur ALPHONSE Mais du cortège qui s'avance J'entends déjà les accents solennels. Cher Lorenzo, de la prudence! Viens rejoindre mon père Et nous suivre aux autels. (Marche et cortège; Elvire paraît entourée des jeunes filles espagnoles ses compagnes et de seigneurs napolitains. Des danses précèdent son arrivée; de jeunes Napolitaines lui présentent des fleurs.) LE CHOEUR Du prince, objet de notre amour, Chantons l'heureuse destinée: Les flambeaux d'hyménée Pour lui vont briller en ce jour. Alphonse épouse la plus belle; Et quand le ciel forme leurs noeuds, Que Naples soumise et fidèle Redouble ses chants et ses jeux! Rendons hommage à la plus belle! 3. Arie ELVIRE Plaisir du rang suprême, Eclat de la grandeur, Vous n'êtes rien auprès de mon bonheur. A celui que j'aimais c'est l'hymen qui m'engage: Dans mon âme ravie où règne son image, S'il m'aime autant qu'il est aimé? O moment enchanteur! Je sens battre mon coeur! Pour ma fidèle ardeur, Quel jour prospère! Plus de mystère: Heureuse et fière, Je puis parler de mon bonheur. (Aux jeunes filles qui l'entourent.) O mes jeunes amies, Mes compagnes jolies, Loin de notre patrie, Vous qui m'avez suivie, Partagez mon bonheur! O moment enchanteur! Je sens battre mon coeur! Pour ma fidèle ardeur, Quel jour prospère! Plus de mystère: Heureuse et fière, Je puis parler de mon bonheur. Et vous que sur mes pas L'Espagne vit partir Pour ce lointain rivage, Par vos chants, par vos jeux, Des bords heureux du Tage Rappelez-moi le souvenir. (Elvire s'assied entourée de sa cour.) Ballet (Guarache) 4. Scène et Choeur ELVIRE (se levant) Dans ces jardins quel bruit se fait entendre? UNE DAME D'HONNEUR C'est une jeune fille: Elle fuit des soldats, Elle accourt en ce palais Et tend vers vous les bras. (Fenella entre poursuivie par Selva et par des gardes. Fenella entre avec effroi; elle aperçoit la princesse et court se jeter à ses genoux.) ELVIRE Que voulez-vous? parlez. (Fenella fait signe à la princesse qu'elle ne peut parler, mais que rien n'égalera sa reconnaissance; et, par ses gestes suppliants, elle la conjure de la dérober aux poursuites de Selva.) ELVIRE (la relevant) Je saurai te défendre. Quand mon bonheur Est si grand aujourd'hui, Pourrais-je aux malheureux Refuser mon appui? (A Selva) Quelle est donc cette infortunée? SELVA La fille d'un pêcheur. L'ordre du vice-roi Depuis un mois la tient emprisonnée; Mais ce matin, bravant une sévère loi, Elle a brisé ses fers. ELVIRE (à Fenella) Quel peut être ton crime? (Fenella répond qu'elle n'est point coupable; elle en atteste le ciel.) ELVIRE Qui troubla ton repos? (Fenella fait signe que l'amour s'empara de son coeur, et qu'il a causé tous ses maux.) ELVIRE Pauvre victime! Je te comprends: L'amour a su toucher ton coeur. Mais de tes maux quel est l'auteur? (Fenella fait signe qu'elle l'ignore; mais il jurait qu'il l'aimait, il la pressait contre son coeur; puis montrant l'écharpe qui l'entoure, elle fait entendre qu'elle l'a reçue de lui) ELVIRE Par cet ingrat tu fus abandonnée. (Fenella soupire et fait signe que oui.) ELVIRE Mais dans ces lieux qui t'a donc entraînée! (Fenella désigne Selva: il est venu l'arrêter, malgré ses larmes et ses prières. Faisant le geste de tourner une clef et de fermer des verrous, elle exprime qu'on l'a plongée dans un cachot.) ELVIRE En prison! (Fenella explique que là elle priait, triste, pensive, plongée dans la douleur, quand tout à coup l'idée lui vint de se soustraire à l'esclavage. Montrant la fenêtre, elle fait signe qu'elle a attaché des draps, qu'elle s'est laissée glisser jusqu'à terre, qu'elle a remercié le ciel. Mais elle a entendu le qui-vive de la sentinelle; on l'a mise en joue; elle s'est sauvée à travers le jardin, a aperçu la princesse, et est venue se jeter à ses pieds.) ELVIRE Que ses gestes parlants, Ont de grâce et de charmes! Jeune fille! sèche tes larmes, Je veux te protéger auprès de mon époux; De ta douleur je serai l'interprète. (Fenella lui témoigne sa reconnaissance.) LORENZO (sortant de la chapelle) Voici de votre hymen la pompe qui s'apprête, Princesse, Dans le temple on n'attend plus que vous. (La marche commence; Elvire et tout le cortège entrent dans la chapelle. Selva place différents groupes de soldats qui empêchent le peuple d'avancer, celui-ci se presse à l'entrée du péristyle, et regarde à l'intérieur du temple la cérémonie qu'il croit être commencée). (Fenella, se lève sur la pointe des pieds, et fait des efforts pour voir, mais la foule l'en empêche.) LE CHOEUR Dieu puissant! Dieu tutélaire! Nous t'implorons à genoux. (Tout le monde se met à genoux.) Daigne exaucer notre prière, Et bénir ces heureux époux! SELVA (regardant) O Dieu! Quel spectacle auguste et solennel! Ce couple heureux s'avance vers l'autel. Dans ces regards quelle tendresse brille! LE CHOEUR (reprise) (Fenella observe que tout le monde est à genoux; sus gestes expriment la surprise et la douleur; elle ne peut en croire ses yeux, et s'élance vers le péristyle.) LE CHOEUR DES SOLDATS Qu'attendez-vous! Retirez-vous! Ou bien, craignez notre courroux. (Fenella supplie de la laisser passer; il y va de son repos, de son bonheur. Elle se désespère de ne pouvoir parler, de ne pouvoir expliquer ce qui l'intéresse si vivement.) SELVA Mais que veut cette jeune fille? Que voulez-vous? Retirez-vous! LE CHOEUR DES SOLDATS N'approchez pas! Loin de ces lieux portez vos pas. LE CHOEUR DU PEUPLE (bas à Fenella) N'approchez pas! Craignez ces farouches soldats. (Fenella redouble ses instances et se tord les mains de désespoir. Il faut absolument qu'elle voie le Prince; c'est elle qui est son épouse; c'est à elle qu'il a donné sa foi. Elle veut pénétrer dans le temple pour interrompre la cérémonie.) LE CHOEUR Daigne exaucer notre prière, Et bénis ces heureux époux! Dieu puissant, tutélaire! Do haut des cieux Entends nos voeux! Daigne exaucer notre prière! |
ACTO I Obertura (Jardines del duque de Arcos. Al fondo una columnata; a la izquierda la entrada de una capilla; a la derecha, un sitial preparado para la fiesta. Al levantarse el telón, soldados españoles conducidos por Selva atraviesan la columnata.) 1. Introducción y Aria CORO Cantemos a la buena fortuna del príncipe a quien amamos. Las antorchas de la boda brillarán por él en este día. ALFONSO Estas palabras de alegría y las canciones de la boda, hacen que mi corazón se sienta atormentado. Elvira, mi adorada, está destinada para mí. Pero, a mi pesar, el remordimiento se mezcla con mi alegría. ¡Oh, tú, joven víctima cuya fe he traicionado! Veo con miedo la mala fortuna que te aprisiona. ¡Fenella, Fenella descarga sobre mí tu legítima cólera! Para expiar mi culpa, yo velaré sobre ti. CORO (fuera) Cantemos a la buena fortuna del príncipe a quien amamos. Las antorchas de la boda brillarán por él en este día. (Entra Lorenzo) ALFONSO Lorenzo, al fin te veo. Dime, fiel amigo, ¿sabes cuál es el destino de Fenella? LORENZO Señor, lo ignoro. Y a pesar de mi celo he sido incapaz de encontrar su paradero. ALFONSO Entonces, éste es el cruel resultado de mi crueldad. ¡Ah, su infortunio es cierto! LORENZO Ahora que todo Nápoles habla de vuestras nupcias, ahora que la joven y encantadora Elvira os ha dado su mano, ¿por qué os mostráis tan preocupado por el destino de la hija de un pescador? ALFONSO ¿Preocupado? Estoy abrumado por los remordimientos. Obtuve su amor, ocultando mi nombre. Y soy incluso más culpable, puesto que su infortunio hizo mi infame traición más fácil. LORENZO ¿Qué escucho? ALFONSO Un terrible infortunio, que la había privado de su capacidad para hablar, la entregaba indefensa al infiel amante, cuyo abandono envenenó su vida. Dulce niña, ¡cómo te amaba en esas encantadoras veladas donde nuestros corazones se encontraban! Aunque muda, podías oírme, pero sólo tus ojos podían responderme. LORENZO ¿Así que triunfasteis en ese inmerecido amor? ALFONSO No es sólo mi voluntad la que está asfixiada. Olvidé a mi víctima al amar a Elvira. Ella dominó mis sentidos completamente. Pero en este día feliz, cuando el amor me unirá a la que adoro, todavía siento pena por la que abandoné. Huyó de mí hace un mes, y quizás su muerte… LORENZO ¡Descartad esos presagios! Quizá vuestro padre haya querido, por prudencia, alejarla de vos. Ya conocéis su inflexibilidad para con sus súbditos y para su hijo. Se teme que su rigor lleve a la gente oprimida a una revolución. 2. Recitativo y Coro ALFONSO Ya oigo el sonido solemne del cortejo que avanza. ¡Querido Lorenzo, prudencia! Ven, unámonos a mi padre y acerquémonos al altar. (Elvira aparece rodeada de jóvenes españolas que la acompañan y por caballeros napolitanos. Las danzas preceden su llegada; jóvenes napolitanas le obsequian con flores.) CORO Cantemos a la buena fortuna del príncipe, a quien amamos. Las antorchas del himeneo brillarán por él en este día. Alfonso se casa con la más bella. Y cuando los cielos formen sus lazos, ¡Qué Nápoles, sumisa y fiel, redoble sus canciones y juegos! ¡Rindamos homenaje a la más bella! 3. Aria ELVIRA Placeres supremos, resplandores de la grandeza, no sois nada al lado de mi felicidad. Me casaré con quien amo, su imagen reina en mi alma. Sólo hay un pensamiento en mi mente: ¿me ama tanto como yo a él? ¡Oh, momento mágico! Siento mi corazón latir intensamente por mi ferviente pasión. ¡Qué día gozoso! No más misterio. Feliz y orgullosa puedo hablar de mi dicha. (A las muchachas que la rodean.) ¡Oh, mis jóvenes amigas! ¡Mis bellas compañeras que me habéis seguido lejos de nuestra patria! ¡Participad de mi alegría! ¡Oh, momento mágico! Siento mi corazón latir intensamente por mi ferviente pasión. ¡Qué día gozoso! No más misterio. Feliz y orgullosa Puedo hablar de mi dicha. Vosotras que me seguisteis desde nuestra amada España hasta estas lejanas orillas, traedme recuerdos de las alegres orillas del Tajo con vuestros bailes y juegos. (Elvira se sienta rodeada por su corte) Ballet (Guaracha) 4. Escena y Coro ELVIRA (se levanta) ¿Qué ruido se oye en los jardines? UNA DAMA DE HONOR Es una joven que huye de los soldados. Ha venido corriendo a este palacio y extiende sus brazos hacia vos. (Fenella entra seguida por Selva y por los guardias. Se da cuenta de la presencia de la princesa y corre para echarse a sus pies) ELVIRA ¿Qué quieres? ¡Habla! (Fenella le hace una señal indicando que no puede hablar, pero le expresa por gestos que le estará muy agradecida si la libra del acoso de Selva) ELVIRA (levantando a Fenella) Yo sabré defenderte. Cuando mi alegría es tan grande hoy, ¿cómo podría no prestar apoyo a los desafortunados? (A Selva) ¿Quién es esta desdichada? SELVA La hija de un pescador. Llevaba un mes en prisión por orden del virrey. Esta mañana, desafiando una severa ley, ha roto sus cadenas. ELVIRA (a Fenella) ¿Cuál es tu crimen? (Fenella contesta que no es culpable de nada y señala al cielo como su testigo) ELVIRA ¿Quién turba tu tranquilidad? (Fenella indica que el amor se había apoderado de su corazón, y es la causa de todos sus males) ELVIRA ¡Pobre víctima! Te comprendo. El amor ha herido tu corazón. Pero, ¿quién es el causante de tus males? (Fenella indica que no lo sabe; pero que él le había jurado que la amaba; después, señalando el echarpe que lleva, da a entender que él se lo regaló) ELVIRA ¿Ese ingrato te abandonó? (Fenella suspira y asiente) ELVIRA Y entonces, ¿quién te trajo aquí? (Fenella señala a Selva que la ha arrestado, a pesar de sus lágrimas y oraciones. Haciendo un gesto de girar una llave y de cerrar una cerradura, explica que fue metida en una celda.) ELVIRA ¡En prisión! (Fenella explica que allí rezó, triste, sumida en un intenso dolor, cuando de pronto le surgió la idea de escapar. Señalando una ventana indica que, valiéndose de unas sábanas, se había deslizado hasta el suelo. Dio gracias a Dios. Entonces oyó el ruido del centinela que la apuntaba con un arma. Huyó corriendo por el jardín, vio a la princesa y se arrojó a sus pies.) ELVIRA ¡Cuánta gracia y encanto hay en sus gestos! ¡Muchacha, seca tus lágrimas! Yo te protegeré y lo mismo hará mi marido. Yo le haré partícipe de tu dolor. (Fenella expresa su gratitud) LORENZO (saliendo de la capilla) Están preparados para celebrar vuestra boda, Princesa. Os están esperando en la iglesia. (Comienza la marcha. Elvira y todo el séquito entran en la capilla. Selva coloca varios grupos de soldados para impedir avanzar a la gente que rodea la entrada y observa la ceremonia que ha empezado dentro el templo. Fenella se pone de puntillas y hace esfuerzos por ver; pero la multitud se lo impide.) CORO ¡Dios misericordioso! ¡Dios protector! Te imploramos (Todos se ponen de rodillas) Dígnate escuchar nuestras oraciones. ¡Bendice a estos felices esposos! SELVA (observando) ¡Oh, Dios! ¡Qué noble y solemne espectáculo! La feliz pareja avanza hacia el altar. ¡Cuánto amor brilla en sus miradas! CORO (repite) (los gestos de Fenella expresan el dolor y la sorpresa; no puede creer lo que está viendo y se abalanza hacia el peristilo.) CORO DE SOLDADOS ¡Qué esperáis! ¡Retiraos! ¡Cuidado con nuestra cólera! (Fenella suplica que la dejen pasar, que de ello depende su felicidad y su sosiego. Se desespera por no poder hablar y no poder explicar lo que es tan importante para ella.) SELVA ¿Pero, qué quiere esta joven? ¿Qué quieres? ¡Retírate! CORO DE SOLDADOS ¡No os acerquéis! ¡Alejaos de estos lugares! CORO DEL PUEBLO (en voz baja, a Fenella) ¡No te acerques! Cuidado con estos violentos soldados. (Fenella insiste y levanta sus manos desesperadamente. Le es absolutamente necesario ver al príncipe; ella es su esposa y ha depositado su fe en él. Fenella quiere entrar en el templo e interrumpir la ceremonia.) CORO ¡Dígnate escuchar nuestras plegarias y bendice a esta feliz pareja! ¡Oh, Dios poderoso y protector! ¡Escucha nuestros ruegos que ascienden a los cielos! ¡Dígnate escuchar nuestras plegarias! |
5. Finale LE CHOEUR DU PEUPLE (regardant dans la chapelle) Ils sont unis! (Fenella pousse un cri, et tombe sur un siège, dans le plus grand désespoir. Alphonse entre, donnant la main à Elvire, et entouré de tous les Seigneurs de la Cour.) LE CHOEUR Quel bonheur! Quelle ivresse! Par nos chants d'allégresse Célébrons en ce jour Et l'hymen et l'amour. ELVIRE (à Alphonse) Je veux que cette journée Commence par des bienfaits; Et je vois une infortunée Qui près de vous demande accès. (Allant à Fenella qu'elle prend par la main.) Approchez-vous. (A Alphonse.) Sa main est tremblante et glacée. Par un perfide amant elle fut offensée, Et contre un séducteur et parjure et cruel, Elle vient implorer votre justice. ALPHONSE (la regardant) O ciel! ELVIRE Quel est donc ce mystère? Parlez, répondez-moi. ALPHONSE O funeste mystère! C'est elle que je vois! ELVIRE Dieu! Quel soupçon m'éclaire Et me glace d'effroi. ALPHONSE Pour finir ma misère, O terre, entrouvre-toi! LE CHOEUR Quelle est cette étrangère Qu'en ces lieux j'aperçois? Quel est donc ce mystère Qui les glace d'effroi? ELVIRE (allant à Fenella) Rendez le calme à mon coeur éperdu; Alphonse vous est-il connu? (Fenella répond oui.) ALPHONSE Le regret me déchire et le remords m'accable. ELVIRE Achevez! ALPHONSE Je frémis. (Fenella continue, et dit par ses gestes: c'est lui qui m'a trompée, c'est lui qui m'a donné cette écharpe, c'est lui qui m'a trahie) ELVIRE Eh bien! Le coupable? (Fenella montre Alphonse.) ELVIRE C'est lui? Voilà donc ce mystère Qui me glace d'effroi! Plus de bonheur sur terre, Tout est fini pour moi! ALPHONSE Oui, tel est ce mystère; Oui, j'ai trahi ma foi. Pour finir ma misère, O terre, entrouvre-toi! LE CHOEUR, LORENZO C'est pour cette étrangère Qu'il a trahi sa foi. O funeste mystère Qui les glace d'effroi! LE CHOEUR DE SOLDATS (montrant Fenella) Amis, punissons cette audace Punissons de tels attentats! ELVIRE Non, non, n'arrêtez point ses pas. (Fenella, regardant avec égarement Alphonse et Elvire, s'enfuit au milieu du peuple qui lui ouvre un passage. On la voit disparaître à travers la colonnade du fond.) LE CHOEUR DE SOLDATS Partons, courons, suivons ses pas. Amis, punissons cette audace. ELVIRE ET LE PEUPLE Non, non, n'arrêtez point ses pas. ALPHONSE Terre, entrouvre-toi sous mes pas! |
5. Final CORO DEL PUEBLO (mirando hacia la capilla) ¡Ya están unidos! (Fenella lanza un grito y cae en una silla abatida por una gran desesperación. Alfonso entra llevando de la mano a Elvira y rodeado por los señores de la Corte.) CORO ¡Qué felicidad! ¡Qué regocijo! Con nuestras canciones de alegría celebremos en este día el amor y la unión. ELVIRA (A Alfonso) Quiero que este día comience con una buena acción. Veo a una desgraciada que pide acceder a vos. (Yendo hacia Fenella y cogiéndola de la mano.) Acércate. (A Alfonso) Su mano tiembla y está fría. Ha sido ofendida por un pérfido amante, y os pide justicia contra un seductor perjuro y cruel. ALFONSO (mirándola) ¡Oh, cielos! ELVIRA ¿Qué es este misterio? ¡Hablad! ¡Respondedme! ALFONSO ¡Horrible misterio! ¡Es ella! ELVIRA ¡Dios mío! Qué sospecha me atormenta... ¡El miedo me paraliza! ALFONSO ¡Acógeme, oh, tierra, para que termine mi pesar! CORO ¿Quién es esta extranjera que veo en este lugar? ¿Cuál es el misterio que les atormenta? ELVIRA (dirigiéndose a Fenella) Tranquiliza mi atormentado corazón. ¿Conoces a Alfonso? (Fenella contesta que sí) ALFONSO El remordimiento y el pesar me abruman. ELVIRA ¡Termina! ALFONSO Me estremezco. (Fenella continúa y dice con sus gestos: él me ha mentido, él me ha dado este chal, él me ha traicionado…) ELVIRA ¡Y bien!... ¿El culpable? (Fenella señala a Alfonso) ELVIRA ¿Es él? ¡Este es el misterio que me atormenta! ¡No habrá más felicidad sobre la tierra, todo ha terminado para mí! ALFONSO Sí, éste es el misterio. No he cumplido mi palabra. ¡Acógeme tierra para que termine mi pesar! CORO, LORENZO Por esta extranjera ha traicionado su promesa. ¡Oh, terrible es el misterio que les atormenta! CORO DE SOLDADOS (señalando a Fenella) ¡Amigos, castiguemos a esta audaz! ¡Castiguemos su felonía! ELVIRA ¡No, no, no os interpongáis en su camino! (Fenella mira desconsoladamente a Alfonso y a Elvira y desaparece entre la multitud que le abre paso) CORO DE SOLDADOS ¡Vamos, corramos, sigámosla! ¡Amigos, castiguemos a esta audaz! ELVIRA Y EL PUEBLO ¡No, no, no os interpongáis en su camino! ALFONSO ¡Tierra, acógeme! |
ACTE II 6. Choeur (Un site pittoresque aux environs de Naples. Dans le fond, la mer. Des pêcheurs sont occupés à préparer leurs filets et leurs nacelles; d'autres se livrent à différents jeux. Borella, Pêcheurs) LE CHOEUR Amis, le soleil va paraître, Livrons-nous à des soins nouveaux; Employons bien le jour qui va renaître, Et par les jeux égayons nos travaux. (Masaniello entre.) Masaniello paraît: quel sombre ennui l'accable Qui l'afflige, amis? BORELLA Notre sort misérable. (A Masaniello) Salut à notre chef! MASANIELLO Salut, chers compagnons. BORELLA Viens animer nos jeux par tes chansons. MASANIELLO (à part) Pietro ne revient pas. BORELLA Plus de sombre nuage! Tes refrains nous donnent du coeur; Et tu le sais, il nous faut du courage. MASANIELLO Eh bien! Répétez donc le refrain du pêcheur, Et comprenez bien son langage. 7. Barcarolle MASANIELLO Amis, la matinée est belle, Sur le rivage assemblez-vous; Montez gaiement votre nacelle, Et des vents bravez le courroux. Conduis ta barque avec prudence, Pêcheur, parle bas; Jette tes filets en silence; Pêcheur, parle bas; Le roi des mers ne t'échappera pas. LE CHOEUR Conduis ta barque avec prudence, Pêcheur, parle bas; Jette tes filets en silence; Pêcheur, parle bas; Le roi des mers ne t'échappera pas. MASANIELLO L'heure viendra, sachons l'attendre, Plus tard nous saurons la saisir. Le courage fait entreprendre, Mais l'adresse fait réussir. Conduis ta barque avec prudence, Pêcheur, parle bas; Jette tes filets en silence; Pêcheur, parle bas; Le roi des mers ne t'échappera pas. LE CHOEUR Conduis ta barque avec prudence, Le roi des mers ne t'échappera pas. (Pietro entre.) MASANIELLO Mais j'aperçois Pietro; ciel! Que va-t-il m'apprendre? (Le prenant à part, et l'amenant au bord de la scène pendant que les pêcheurs s'éloignent et retournent à leurs travaux.) Personne ici ne connaît mon malheur: Je ne l'ai confié qu'à l'ami le plus tendre. Parle, as-tu découvert le destin de ma soeur? PIETRO De Fenella le sort est encore un mystère; Vainement j'ai cherché la trace de ses pas; Sans doute un ravisseur... MASANIELLO O rage! et moi son frère, Je n'ai pu la sauver! Mais de tels attentats, Recevront à la fin leur juste récompense. PIETRO Que te reste-t-il? MASANIELLO La vengeance! Mieux vaut mourir que rester misérable! Pour un esclave est-il quelque danger? Tombe le joug qui nous accable, Et sous nos coups périsse l'étranger! Me suivras-tu? PIETRO Je m'attache à tes pas, Je veux te suivre à la mort... MASANIELLO A la gloire! PIETRO Soyons unis par le même trépas. MASANIELLO Ou couronnés par la même victoire. PIETRO Oui, oui, partons, je suivrais tes pas. 8. Duo MASANIELLO, PIETRO Mieux vaut mourir que rester misérable! Pour un esclave est-il quelque danger? Tombe le joug qui nous accable, Et sous nos coups périsse l'étranger! Amour sacré de la patrie, Rends-nous l'audace et la fierté; A mon pays je dois la vie. Il me devra sa liberté. PIETRO Songe au pouvoir dont l'abus nous opprime. MASANIELLO Songe à ma soeur arrachée à mes bras! PIETRO D'un séducteur peut-être elle est la victime. MASANIELLO Ah! quel qu'il soit, je jure son trépas! MASANIELLO, PIETRO Plutôt mourir que rester misérable! etc. (En ce moment Fenella paraît sur le haut du rocher: elle regarde la mer, en évalue la profondeur, et semble prête à s'y précipiter.) MASANIELLO Que vois-je? Fenella! Quoi! Ma soeur en ces lieux! (Fenella tourne la tête à ce cri, aperçoit son frère, et descend vivement des rochers.) MASANIELLO (à Pietro) Le ciel nous entendait, il exauce nos voeux. (Fenella est descendue et se jette dans les bras de son frère.) MASANIELLO Je n'ose encore en croire ma tendresse? C'est bien toi que dans mes bras je presse? Quel motif inconnu te sépara de moi? (Fenella lui fait signe qu'elle le lui dira, mais à lui seul. Pietro s'éloigne.) MASANIELLO Eh bien! nous voilà seuls. (Fenella lui exprime son désespoir, et lui avoue que sa première intention était de se précipiter dans la mer et de mettre fin à son existence.) MASANIELLO Attenter à la vie! Grand Dieu! (Mais Fenella n'a pas voulu mourir avant de le revoir, de l'embrasser, de recevoir son pardon.) MASANIELLO Mon pardon! et pourquoi? (Fenella lui fait entendre qu'elle ne mérite plus sa tendresse, elle lui peint ses remords... Elle s'est donnée à un perfide.) MASANIELLO O ciel! un séducteur!… Qu'il craigne ma furie! (Fenella lui fait signe qu'il devait être son époux, qu'il le lui avait juré à la face du ciel, qu'elle a cru son serment.) MASANIELLO Le lâche, quel est-il? Un espagnol, peut-être? (Fenella répond oui, mais elle ne veut pas le faire connaître; malgré son crime elle l'aime encore, et pour l'épouser il est d'un rang trop élevé.) MASANIELLO Ah! quel que soit son rang, Peut-il se dispenser de tenir son serment; Fenella, je veux le connaître. (Fenella le dit qu'il est fiancée) Eh bien donc! Malgré toi, je punirai le traître. Oui, que ce jour me soit ou non fatal, Il faut armer le peuple et donner le signal. En vain tu veux calmer Le courroux qui me guide, Je saurai malgré toi découvrir le perfide. |
ACTO II 6. Coro (lugar pintoresco en los alrededores de Nápoles. Algunos pescadores están ocupados preparando sus redes y sus barcos. Otros están participando en varios juegos. Borella, Pescadores) CORO Amigos, el sol pronto aparecerá, preparémonos para las nuevas tareas. Aprovechemos el nuevo día y alegremos nuestros trabajos con juegos. (Entra Masaniello) Aquí llega Masaniello... ¡Qué semblante tan sombrío y triste! ¿Qué le preocupará, amigos? BORELLA Nuestra suerte miserable. (A Masaniello) ¡Salud a nuestro jefe! MASANIELLO Salud, queridos compañeros. BORELLA Ven a animar nuestro descanso con tus canciones. MASANIELLO (aparte) Pedro no ha vuelto. BORELLA ¡No más tristeza! Tus canciones nos darán ánimo y tú bien sabes que nos hace falta alegría. MASANIELLO ¡Muy bien! Repetid pues, la canción del pescador, y entended bien su lenguaje. 7. Barcarola MASANIELLO Amigos, la mañana es bella, reuníos en la orilla, preparad vuestras barcas con alegría y desafiad las furias de los vientos. Guía tu barca con prudencia. Pescador, habla bajo. Lanza tus redes en silencio. Pescador, habla bajo. El rey de los mares no se te escapará. CORO Guía tu barca con prudencia. Pescador, habla bajo. Lanza tus redes en silencio. Pescador, habla bajo. El rey de los mares no se te escapará. MASANIELLO La ocasión llegará, sepamos esperar, más tarde la aprovecharemos. El valor nos ayudará a conseguir el fin, pero la prudencia nos dará el éxito. Guía tu barca con prudencia. Pescador, habla bajo. Lanza tus redes en silencio. Pescador, habla bajo. El rey de los mares no se te escapará. CORO Guía tu barca con prudencia. El rey de los mares no se te escapará. (Entra Pedro) MASANIELLO Ya viene Pedro; ¡Cielos! ¿Qué me dirá? (Cogiéndolo aparte, lo lleva al borde del escenario mientras los pescadores vuelven a su trabajo) Nadie aquí conoce mi desgracia. Sólo se la he confiado a mi mejor amigo. Habla: ¿has descubierto dónde está mi hermana? PEDRO La suerte de Fenella es aún un misterio. En vano la he buscado... Sin duda un raptor… MASANIELLO ¡Maldita sea! ¡Y yo, su hermano, soy incapaz de salvarla! Pero la ofensa tendrá su justa satisfacción. PEDRO ¿Qué vas a hacer? MASANIELLO ¡Venganza! ¡Mejor morir que vivir miserablemente! ¿Hay peligro para un esclavo? ¡El yugo que nos aprisiona debe caer y bajo nuestros golpes, perecer el extranjero! ¿Me seguirás? PEDRO Estaré a tu lado. ¡Te seguiré hasta la muerte!… MASANIELLO ¡Hasta la gloria! PEDRO Estaremos unidos por la misma suerte. MASANIELLO O coronados por la misma victoria. PEDRO ¡Sí, sí, vayamos, te seguiré! 8. Dúo MASANIELLO, PEDRO ¡Mejor morir que vivir miserablemente! ¿Hay peligro para un esclavo? ¡El yugo que nos aprisiona debe caer, y bajo nuestros golpes, perecer el extranjero! Amor sagrado de la patria, danos la audacia y el valor. A mi país le debo la vida, él me deberá su libertad. PEDRO Pienso en el abuso del poder que nos oprime. MASANIELLO ¡Pienso en mi hermana arrancada de mis brazos! PEDRO Quizá sea la víctima de un seductor. MASANIELLO ¡Quien quiera que sea, juro que morirá! MASANIELLO, PEDRO ¡Mejor morir que vivir miserablemente! etc. (En este momento Fenella aparece en lo alto de la colina; mira el mar, mide la profundidad y parece dispuesta a lanzarse.) MASANIELLO ¿Qué veo? ¡Fenella! ¡Mi hermana allá arriba! (Fenella gira la cabeza al oír el grito, ve a su hermano y baja rápidamente de las rocas) MASANIELLO (a Pedro) El cielo ha escuchado nuestra súplica. (Fenella ha bajado y se lanza en brazos de su hermano) MASANIELLO Aún no me atrevo a creer lo que veo. ¿Eres tú a quién estoy abrazando? ¿Qué te ha separado de mí? (Fenella le indica que se lo dirá, pero a solas. Pedro se va.) MASANIELLO ¡Bien, ya estamos solos! (Fenella le expresa su desesperación y le indica que su primera intención había sido lanzarse al mar y así poner fin a su existencia.) MASANIELLO ¿Quitarte la vida?... ¡Dios mío! (Pero Fenella no había querido morir sin verle otra vez, abrazarle y recibir su perdón.) MASANIELLO ¡Mi perdón! ¿Y por qué? (Fenella le da a entender que ya no merece su afecto y expresa su remordimiento. Ella se ha entregado a un traidor) MASANIELLO ¡Oh, Dios mío! ¡Un seductor! ¡Que tema mi furia! (Fenella le da a entender que él debería haber sido su marido, que se lo había jurado y ella le había creído) MASANIELLO ¡Qué canalla! ¿Quién es? ¿Un español, quizá? (Fenella le contesta que no quiere decir quién es; ella aún le ama y él es de una posición demasiado alta para casarse con ella.) MASANIELLO No importa cual sea su rango, Él debe mantener su promesa; Fenella, quiero saber quién es. (Fenella le dice que él está casado) ¡Pues, bien! A pesar tuyo, yo castigaré al traidor. Sí, ya me sea este día propicio o fatídico, es preciso armar a la gente y dar la señal. En vano intentas calmar la rabia que me guía. Yo sabré, a pesar tuyo, descubrir al traidor. |
9. Finale (Fenella cherche inutilement à calmer son frère, et s'attache à lui au moment où il court appeler ses compagnons.) MASANIELLO (appelant les pêcheurs) Venez, amis, venez Venez partager mes transports: Contre nos ennemis unissons nos efforts. Chacun à ces tyrans Doit compte d'une offense; Et moi plus que vous tous! Courons à la vengeance! LE CHOEUR Nous partageons ton fier ressentiment; De t'obéir nous faisons le serment! Contre nos ennemis Unissons nos efforts. MASANIELLO Du silence, de la prudence. (Les femmes et les enfants entrent en scène. Sur un geste de Masaniello, Fenella va rejoindre ses compagnes.) Que ces enfants, que ces femmes craintives Ne sachent rien de nos secrets, Et, pour mieux cacher nos projets, Chantons gaiement la barcarolle, Charmons ainsi nos courts loisirs. L'amour s'enfuit, s'envole; Le temps emporte nos plaisirs. LE CHOEUR Chantons gaiement la barcarolle, Charmons ainsi nos courts loisirs. L'amour s'enfuit, s'envole; Le temps emporte nos plaisirs. Chantons la barcarolle, Charmons ainsi nos courts loisirs. Contre nos ennemis, unissons nos efforts. Chacun à ces tyrans Doit compte d'une offense. De t'obéir nous faisons le serment! (Pietro entre.) MASANIELLO Que veux-tu? PIETRO (à voix basse) De soldats un corps nombreux s'avance, Et de Naples à nos pas ils ferment le chemin BORELLA Oui, des tambours annonçant leur présence J'entends déjà le roulement lointain. LE CHOEUR Oui, l'on entend le roulement lointain. MASANIELLO Ne craignez point, Trompons leur surveillance En répétant notre refrain. Chantons gaiement la barcarolle Charmons ainsi nos courts loisirs. L'amour s'enfuit, s'envole, Le temps emporte nos plaisirs. LE CHOEUR Chantons gaiement la barcarolle, Charmons ainsi nos courts loisirs; L'amour s'enfuit, s'envole Le temps emporte nos plaisirs. MASANIELLO (à voix basse à Borella) Pour cacher des poignards disposez vos filets. PIETRO (de même à quelques autres) Parmi ces fruits que chacun cache une arme. MASANIELLO (de même) Soulevez-vous au premier cri d'alarme, Au premier signal soyez prêts. LE CHOEUR (à voix basse) A Naples! A Naples! Au premier cri d'alarme, Pour combattre nous serons prêts. MASANIELLO, PIETRO, LE CHOEUR Au premier signal, Au premier cri d'alarme, Pour combattre oui, nous serons prêts. MASANIELLO De la prudence! LE CHOEUR Chantons gaiement la barcarolle, Charmons ainsi nos courts loisirs; L'amour s'enfuit, s'envole; Le temps emporte nos plaisirs Pour combattre nous serons forts Contre nos ennemis Unissons nos efforts. MASANIELLO Venez amis partager mes efforts. LE CHOEUR Oui, nous partageons ton ressentiment, De t'obéir nous faisons le serment, etc. (Les uns reprennent leurs filets, et les autres montent sur les nacelles; les femmes placent des paniers de fruits sur leur tête; tous s'éloignent et disparaissent en répétant le refrain.) |
9. Final (Fenella intenta inútilmente calmar a su hermano y se agarra a él en el momento que corre a llamar a sus compañeros) MASANIELLO (llamando a los pescadores) ¡Venid, amigos, venid! ¡Ayudadme! Unamos nuestras fuerzas contra el enemigo. Cada uno de nosotros tiene pendiente con ellos una ofensa. ¡Y yo más que los demás! ¡Venguémonos! CORO Comprendemos tu resentimiento. ¡Prometemos obedecerte! Unamos nuestros esfuerzos contra nuestros enemigos. MASANIELLO Silencio, prudencia. (Las mujeres y los niños entran en escena. A un gesto de Masaniello, Fenella se une a ellos.) Que estos niños y estas mujeres asustadizas no sepan nada de nuestros secretos. Y, para ocultar mejor nuestros planes, cantemos alegremente la barcarola. Alegremos así nuestros breves ratos libres. El amor se desvanece, vuela, y el tiempo se lleva nuestros placeres. CORO Cantemos alegremente la barcarola. Alegremos así nuestros breves ratos libres. El amor se desvanece, vuela; y el tiempo se lleva nuestros placeres. Cantemos la barcarola. Alegremos así nuestros breves ratos libres. Unámonos contra nuestros enemigos. Cada uno de esos tiranos debe rendir cuentas de una ofensa. ¡Prometemos obedecerte! (Entra Pedro) MASANIELLO ¿Qué sucede? PEDRO (en voz baja) Un grupo numeroso de soldados avanza y nos cierra el paso al camino de Nápoles. BORELLA Sí, los tambores anuncian su presencia. Se escucha el sonido a lo lejos... CORO Sí, se escucha a lo lejos. MASANIELLO No temáis nada. Ocultemos nuestros planes repitiendo nuestro estribillo. Cantemos alegremente la barcarola. Alegremos así nuestros breves ratos libres. El amor se desvanece, vuela; y el tiempo se lleva nuestros placeres. CORO Cantemos alegremente la barcarola. Alegremos así nuestros breves ratos libres. El amor se desvanece, vuela, y el tiempo se lleva nuestros placeres. MASANIELLO (en voz baja a Borella) Preparad las redes para ocultar los puñales. PEDRO (a otros, de la misma manera) Que cada uno esconda un arma entre estas frutas. MASANIELLO (igual) Alzaos al primer grito de alarma. A la primera señal, estad preparados. CORO (en voz baja) ¡A Nápoles! ¡A Nápoles! Al primer grito de alarma estaremos preparados para combatir. MASANIELLO, PEDRO, CORO A la primera señal, al primer grito de alarma, estaremos preparados para combatir. MASANIELLO ¡Prudencia! CORO Cantemos alegremente la barcarola. Alegremos así nuestros breves ratos libres. El amor se desvanece, vuela, y el tiempo se lleva nuestros placeres. Estaremos preparados para combatir. Unamos nuestros esfuerzos contra nuestros enemigos. MASANIELLO Venid amigos, compartid mis esfuerzos. CORO Sí, nosotros compartimos tu resentimiento. Prometemos obedecerte, etc. (Unos toman sus redes, otros suben a las barcas; las mujeres se colocan los cestos de fruta sobre la cabeza; todos se alejan y desaparecen repitiendo el estribillo.) |