PELLÉAS Y MELISENDA
Personajes
ARKEL PELLÉAS GOLAUD MELISENDA YNIOLD GENEVIÈVE PASTOR MÉDICO |
Rey de Allemonde Sobrino de Arkel Hermanastro de Pelléas Esposa de Golaud Hijo de Golaud Noble Dama Pastor Médico |
Bajo Tenor Barítono Soprano Soprano Mezzosoprano Bajo Bajo |
ACTE I Scène 1 (Une forêt. Le rideau ouvert on découvre Mélisande au bord d'une fontaine. Entre Golaud) GOLAUD Je ne pourrai plus sortir de cette forêt! Dieu sait jusqu'où cette bête m'a mené. Je croyais cependant l'avoir blessée à mort; et voici des traces de sang. Mais maintenant, je l'ai perdue de vue, je crois que je me suis perdu moi-même, et mes chiens ne me retrouvent plus. Je vais revenir sur mes pas. J'entends pleurer... Oh! oh! qu'y a-t-il là au bord de l'eau ? Une petite fille qui pleure au bord de l'eau? (Il tousse) Elle ne m'entend pas, Je ne vois pas son visage. (Il s'approche et touche Mélisande à l'épaule) Pourquoi pleures-tu ? (Mélisande tressaille, se dresse et veut fuir) N'ayez pas peur. Vous n'avez rien à craindre. Pourquoi pleurez-vous, ici, toute seule? MÉLISANDE (presque sans voix) Ne me touchez pas! ne me touchez pas! GOLAUD N'ayez pas peur... Je ne vous ferai pas... Oh! vous êtes belle. MÉLISANDE Ne me touchez pas! ne me touchez pas, ou je me jette à l'eau! GOLAUD Je ne vous touche pas... (doux et calme) Voyez, je resterai ici, contre l'arbre. N'ayez pas peur. Quelqu'un vous a-t-il fait du mal? MÉLISANDE Oh! oui! oui! oui! (Elle sanglote profondément) GOLAUD Qui est-ce qui vous a fait du mal? MÉLISANDE Tous! tous! GOLAUD Quel mal vous a-t-on fait? MÉLISANDE Je ne veux pas le dire! je ne peux pas le dire! GOLAUD Voyons, ne pleurez pas ainsi. D'où venez-vous? |
ACTO I Escena 1 (Un bosque. El telón se abre y se observa a Melisenda al borde de una fuente. Entra Golaud) GOLAUD ¡Ya nunca podré salir de este bosque! ¡Sólo Dios sabe hasta donde me ha traído esa bestia! Sin embargo, creí haberla herido de muerte y aquí hay rastros de sangre. Ahora la he perdido de vista y yo mismo creo haberme perdido si mis perros no me encuentran. Tengo que retroceder sobre mis pasos... ¡Oigo llorar!... ¡Oh! ¡oh! ¿qué hay allá, al borde del agua? ¿Una muchacha que llora al borde del agua? (Golaud tose) No me oye. No puedo ver su rostro. (Se acerca y toca a Melisenda en el hombro) ¿Por qué lloras? (Melisenda se sobresalta, se levanta y quiere huir) No tengas miedo, no tienes nada que temer. ¿Por qué lloras, aquí, tan sola? MELISENDA (Casi sin voz.) ¡No me toquéis! ¡No me toquéis! GOLAUD No tengas miedo... No te haré nada... ¡Oh, qué bella eres! MELISENDA ¡No me toquéis! ¡No me toquéis o me arrojaré al agua! GOLAUD No te toco... (Dulce y con calma) Mira, me quedaré aquí, junto al árbol. No tengas miedo. ¿Alguien te ha hecho algún daño? MELISENDA ¡Oh! ¡Sí! ¡sí! ¡sí! (solloza profusamente) GOLAUD ¿Quién te ha hecho daño? MELISENDA ¡Todos! ¡Todos! GOLAUD ¿Qué mal te han hecho? MELISENDA ¡No quiero decirlo! ¡No puedo decirlo! GOLAUD Vamos, no llores así. ¿De dónde vienes? |
MÉLISANDE Je me suis enfuie! enfuie...enfuie... GOLAUD Oui, mais d'où vous Etes-vous enfuie? MÉLISANDE Je suis perdue! perdue! Oh! oh! perdue ici... Je ne suis pas d'ici... Je ne suis pas née là... GOLAUD D'où êtes vous? Où êtes-vous née? MÉLISANDE Oh! oh! loin d'ici... loin...loin... GOLAUD Qu'est-ce qui brille ainsi au fond de l'eau? MÉLISANDE Où donc? Ah! C'est la couronne qu'il m'a donnée. Elle est tombée en pleurant. GOLAUD Une couronne? Qui est-ce qui vous a donné une couronne? Je vais essayer de la prendre... MÉLISANDE Non, non, je n'en veux plus! je n'en veux plus Je préfère mourir... mourir tout de suite! GOLAUD Je pourrais la retirer facilement; L'eau n'est pas très profonde. MÉLISANDE Je n'en veux plus! Si vous la retirez, je me jette à sa place! GOLAUD Non, non; je la laisserai là; On pourrait la prendre sans peine cependant. Elle semble très belle. Y a-t-il longtemps que vous avez fui? MÉLISANDE Oui, oui... Qui êtes-vous? GOLAUD Je suis le prince Golaud le petit fils d'Arkel, le vieux roi d'Allemonde... MÉLISANDE Oh! vous avez déjà les cheveux gris! GOLAUD Oui; quelques-uns, ici, près des tempes... MÉLISANDE Et la barbe aussi... Pourquoi me regardez-vous ainsi? GOLAUD Je regarde vos yeux... Vous ne fermez jamais les yeux? MÉLISANDE Si, si je les ferme la nuit... GOLAUD Pourquoi avez-vous l'air si étonnée? |
MELISENDA ¡He huido! huido...huido... GOLAUD Sí, pero ¿de dónde has escapado? MELISENDA ¡Estoy perdida! ¡Perdida! ¡Oh! ¡oh! Perdida aquí... Yo no soy de aquí... No nací aquí... GOLAUD ¿De dónde eres? ¿Dónde naciste? MELISENDA ¡Oh! ¡oh! lejos de aquí... lejos...lejos... GOLAUD ¿Qué es lo que brilla ahí, en el fondo del agua? MELISENDA ¿Dónde? ¡Ah! Es la corona que él me dio. Se cayó mientras lloraba. GOLAUD ¿Una corona? ¿Quién te ha dado una corona? Trataré de recuperarla... MELISENDA ¡No, no, ya no la quiero! Ya no la quiero, prefiero morir... ¡Morir enseguida! GOLAUD Podría recogerla con facilidad; el agua no es demasiado profunda. MELISENDA ¡No la quiero! ¡Si la recogéis, me arrojaré en su lugar! GOLAUD No, no, la dejaré ahí; aunque pese a todo se podría recuperar fácilmente. Parece ser muy hermosa. ¿Hace mucho que has huido? MELISENDA Sí, sí... ¿Quién sois? GOLAUD Soy el príncipe Golaud, nieto de Arkel, el anciano rey de Allemonde... MELISENDA ¡Oh! ¡Tenéis los cabellos grises! GOLAUD Sí, algunos, aquí, en las sienes... MELISENDA Y también en la barba... ¿Por qué me miráis así? GOLAUD Miro tus ojos... ¿Nunca cierras los ojos? MELISENDA Sí, sí, los cierro a la noche... GOLAUD ¿Por qué pareces tan sorprendida? |
MÉLISANDE Vous êtes un géant! GOLAUD Je suis un homme comme les autres... MÉLISANDE Pourquoi êtes-vous venu ici? GOLAUD Je n'en sais rien moi-même. Je chassais dans la forêt. Je poursuivais un sanglier, Je me suis trompé de chemin. Vous avez l'air très jeune. Quel âge avez-vous? MÉLISANDE Je commence à avoir froid... GOLAUD Voulez-vous venir avec moi? MÉLISANDE Non, non, je reste ici. GOLAUD Vous ne pouvez pas rester ici toute seule. Vous ne pouvez pas rester ici toute la nuit... Comment vous nommez-vous? MÉLISANDE Mélisande. GOLAUD Vous ne pouvez pas rester ici, Mélisande. Venez avec moi... MÉLISANDE Je reste ici... GOLAUD Vous aurez peur,toute seule. On ne sait pas ce qu'il y a ici... Toute la nuit... Toute seule... ce n'est pas possible, (avec une grande douceur) Mélisande, venez, donnez-moi la main... MÉLISANDE Oh! ne me touchez pas! GOLAUD Ne criez pas... Je ne vous toucherai plus. Mais venez avec moi. La nuit sera très noire et très froide. Venez avec moi... MÉLISANDE Où allez-vous? GOLAUD Je ne sais pas... Je suis perdu aussi... (Ils sortent) |
MELISENDA ¡Sois un gigante! GOLAUD Soy un hombre, como otros... MELISENDA ¿Por qué habéis venido aquí? GOLAUD Yo mismo no lo sé. Cazaba en el bosque. Perseguía a un jabalí y me equivoqué de camino. Pareces ser muy joven. ¿Qué edad tienes? MELISENDA Empiezo a sentir frío... GOLAUD ¿Quieres venir conmigo? MELISENDA No, no, me quedaré aquí. GOLAUD No puedes quedarte aquí completamente sola. No puedes quedarte aquí toda la noche... ¿Cómo te llamas? MELISENDA Melisenda. GOLAUD No puedes quedarte aquí, Melisenda. Ven conmigo... MELISENDA Me quedaré aquí... GOLAUD Tendrás miedo, aquí, sola. No sabes que puede haber por aquí... Toda la noche... completamente sola... no es posible, (Con mucha dulzura) Melisenda, ven, dame la mano... MELISENDA ¡Oh! ¡No me toquéis! GOLAUD No grites más... No te tocaré más. Pero ven conmigo. La noche será muy oscura y fría. Ven conmigo... MELISENDA ¿Adónde vais? GOLAUD No lo sé... Yo también estoy perdido... (Salen) |
Scène 2 (Un appartement dans le château) GENEVIÈVE Voici ce qu'il écrit à son frère Pelléas: (Modéré) «Un soir, je l'ai trouvée tout en pleurs au bord d'une fontaine, dans la forêt où je m'étais perdu. Je ne sais ni son âge, ni qui elle est, ni d'où elle vient et je n'ose pas l'interroger, car elle doit avoir eu une grande épouvante, et quand on lui demande ce qui lui est arrivée, elle pleure tout à coup comme un enfant, et sanglote (D'une voix étouffée) si profondément qu'on a peur. Il y a maintenant six mois que je l'ai épousée et je n'en sais pas plus que le jour de notre rencontre. En attendant, mon cher Pelléas, toi que j'aime plus qu'un frère, bien que nous ne soyons pas nés de même père, en attendant, prépare mon retour... (Avec une émotion contenue) Je sais que ma mère me pardonnera volontiers. Mais j'ai peur d'Arkel, malgré toute sa bonté. S'il consent néanmoins à l'accueillir, comme il accueillerait sa propre fille, le troisième jour qui suivra cette lettre, allume une lampe au sommet de la tour qui regarde la mer. Je l'apercevrai du pont de notre navire; sinon, j'irai plus loin et ne reviendrai plus...» Qu'en dites-vous? ARKEL Je n'en dis rien. Cela peut nous paraître étrange, parce que nous ne voyons jamais que l'envers des destinées, l'envers même de la nôtre... Il avait toujours suivi mes conseils jusqu'ici; j'avais cru le rendre heureux en l'envoyant demander la main de la princesse Ursule... Il ne pouvait pas rester seul, et depuis la mort de sa femme il était triste d'être seul; et ce mariage allait mettre fin à de longues guerres, à de vieilles haines... Il ne l'a pas voulu ainsi. (Avec une émotion grave) Qu'il en soit comme il a voulu: je ne me suis jamais mis en travers d'une destinée; il sait mieux que moi son avenir. Il n'arrive peut-être pas d'événements inutiles... GENEVIÈVE Il a toujours été si prudent, si grave et si ferme... Depuis la mort de sa femme il ne vivait plus que pour son fils, le petit Yniold. Il a tout oublié... Qu'allons-nous faire? (Pelléas entre) ARKEL Qui est-ce qui entre là? GENEVIÈVE C'est Pelléas. Il a pleuré. ARKEL Est-ce toi, Pelléas? Viens un peu plus près, que je te voie dans la lumière. PELLÉAS Grand-père, j'ai reçu, en même temps que la lettre de mon frère, une autre lettre; une lettre de mon ami Marcellus... Il va mourir et il m'appelle... Il dit qu'il sait exactement le jour où la mort doit venir... Il me dit que je puis arriver avant elle si je veux, mais qu'il n'y a pas de temps à perdre. |
Escena 2 (Un aposento en el castillo) GENEVIÈVE Esto es lo que le escribió a su hermano Pelléas: (Con moderación) «Una tarde la encontré, bañada en lágrimas, al borde de una fuente, en el bosque en el que yo me había perdido. No sé su edad ni quién es, ni de dónde viene, y no me atrevo a interrogarla, porque debe haber pasado mucho miedo, y cuando se le pregunta qué le ha sucedido, repentinamente comienza a llorar como un niño, y balbucea entre sollozos (Con voz contenida) con una voz tan ahogada que da miedo. Ahora ya hace seis meses que nos casamos, y no sé más de ella que el día de nuestro primer encuentro. Mientras tanto, querido Pelléas, a quien amo más que a un hermano, aunque no hayamos nacido del mismo padre, mientras tanto, prepara mi regreso... (Con una emoción contenida) Sé que mi madre me perdonará de buen grado. Pero tengo miedo de Arkel, a pesar de toda su bondad. Sin embargo, si él acepta recibirla, como recibiría a su propia hija, el tercer día después de haber recibido esta carta enciende una lámpara en lo alto de la torre que mira hacia el mar. Yo la divisaré desde el puente de nuestro barco; si no, me iré lejos y no regresaré más...» ¿Qué dices a esto? ARKEL No tengo nada que decir. Esto nos puede parecer extraño, porque solamente vemos el reverso del destino, incluso del nuestro... Hasta ahora él siempre siguió mis consejos; creí haberlo hecho feliz enviándolo a pedir la mano de la princesa Úrsula... No podía quedarse solo y desde la muerte de su esposa estaba triste en su soledad. Ese matrimonio iba a poner fin a las perennes guerras y viejos odios... No lo ha querido así. (Con gran emoción) Que sea como él lo ha querido: nunca me he opuesto a un destino; él conoce su porvenir mejor que yo. Quizá nada de lo que sucede es insignificante... GENEVIÈVE Él siempre ha sido tan prudente, tan serio y decidido... Desde la muerte de su mujer no vivió más que para su hijo, el pequeño Yniold. Ha olvidado el pasado... ¿Qué le vamos a hacer ? (Entra Pelléas) ARKEL ¿Quién viene? GENEVIÈVE Es Pelléas. Ha estado llorando. ARKEL ¿Eres tú, Pelléas? Ven un poco más cerca, que pueda verte a la luz. PELLÉAS Abuelo, al mismo tiempo que la carta de mi hermano, he recibido otra carta; una carta de mi amigo Marcellus... Se está muriendo y me llama... Dice que él sabe exactamente el día en que la muerte ha de venir... Me dice que, si quiero, todavía puedo llegar antes, pero que no hay tiempo que perder. |
ARKEL Il faudrait attendre quelque temps cependant... Nous ne savons pas ce que le retour de ton frère nous prépare. Et d'ailleurs ton père n'est il pas ici, au-dessus de nous, plus malade peut-être que ton ami... Pourras-tu choisir entre le père et l'ami?... (Il sort) GENEVIÈVE Aie soin d'allumer la lampe dès ce soir, Pelléas. (Ils sortent séparément) Scène 3 (Devant le château) MÉLISANDE Il fait sombre dans les jardins. Et quelles forêts, quelles forêts tout autour des palais!... GENEVIÈVE Oui; cela m'étonnait ainsi quand je suis arrivée ici, et cela étonne tout le monde. Il y a des endroits où l'on ne voit jamais le soleil. Mais l'on s'y fait si vite... Il y a longtemps, il y a longtemps... Il y a presque quarante ans que je vis ici... Regardez de l'autre côté, vous aurez la clarté de la mer... MÉLISANDE J'entends du bruit au-dessous de nous... GENEVIÈVE Oui; c'est quelqu'un qui monte vers nous... Ah! c'est Pelléas... Il semble encore fatigué de vous avoir attendue si longtemps... MÉLISANDE Il ne nous a pas vues. GENEVIÈVE Je crois qu'il nous a vues, mais il ne sait ce qu'il doit faire... Pelléas, Pelléas, Est-ce toi? PELLÉAS Oui! je venais du côté de la mer... GENEVIÈVE Nous aussi; nous cherchions la clarté. Ici, il fait un peu plus claire qu'ailleurs, et cependant la mer est sombre. |
ARKEL No obstante, habría que esperar un poco más... No sabemos qué nos deparará el regreso de tu hermano. Además, tu padre no está a nuestro lado, allí arriba, y quizá más enfermo que tu amigo... ¿Podrías elegir entre tu padre y un amigo?... (Sale) GENEVIÈVE Asegúrate de encender la lámpara esta noche, Pelléas. (Salen separadamente) Escena 3 (Frente al castillo) MELISENDA Hay mucha oscuridad en el jardín. ¡Y esos bosques, esos bosques que rodean al palacio!... GENEVIÈVE Sí, también a mí me sorprendían cuando llegué aquí por primera vez. Todo el mundo se asombra. Hay lugares en los que nunca se puede ver el sol. Pero uno se habitúa tan pronto... Hace mucho tiempo, mucho tiempo... Hace casi cuarenta años que vivo aquí... Mira en la otra dirección y verás la claridad del mar... MELISENDA Oigo un ruido por allá abajo... GENEVIÈVE Sí, es alguien que viene hacia nosotras... ¡Ah! Es Pelléas... Todavía parece cansado por haber estado esperando tanto tiempo... MELISENDA No nos ha visto. GENEVIÈVE Yo creo que sí nos ha visto pero no sabe qué debe hacer... ¡Pelléas, Pelléas! ¿Eres tú? PELLÉAS ¡Sí! Vengo del mar.. GENEVIÈVE Nosotras también, buscando la claridad. Aquí está un poco más claro que en otros lugares, sin embargo, el mar está oscuro. |
PELLÉAS Nous aurons une tempête cette nuit; il y en a toutes les nuits depuis quelque temps... et cependant elle est si calme maintenant... On s'embarquerait sans le savoir et l'on ne reviendrait plus. (Voix derrière la coulisse) Hoé! hisse hoé! Hoé! MÉLISANDE Quelque chose sort du port... PELLÉAS Il faut que ce soit un grand navire... Les lumières sont très hautes, nous le verrons tout à l'heure quand il entrera dans la bande de clarté... (Voix derrière la coulisse) Hoé! hisse hoé! Hoé! GENEVIÈVE Je ne sais si nous pourrons le voir... il y a encore une brume sur la mer... PELLÉAS On dirait que la brume s'élève lentement... MÉLISANDE Oui, j'aperçois là-bas une petite lumière que je n'avais pas vue... PELLÉAS C'est une phare; il y en a d'autres que nous ne voyons pas encore. MÉLISANDE Le navire est dans la lumière... il est déjà bien loin... PELLÉAS Il s'éloigne à toutes voiles... MÉLISANDE C'est la navire qui m'a menée ici. Il a de grandes voiles... Je le reconnais à ses voiles... (Voix derrière la coulisse) Hisse hoé! Hoé! PELLÉAS Il aura mauvaise mer cette nuit... (Voix derrière la coulisse) Hisse hoé! MÉLISANDE Pourquoi s'en va-t-il cette nuit?... On ne le voit presque plus... Il fera peut-être naufrage! PELLÉAS La nuit tombe très vite... (Voix derrière la coulisse à bouche fermée encore plus loin) Ho! GENEVIÈVE Il est temps de rentrer. Pelléas, montre la route à Mélisande. Il faut que j'aille voir un instant le petit Yniold. (Elle sort) PELLÉAS On ne voit plus rien sur la mer... MÉLISANDE Je vois d'autres lumières. PELLÉAS Ce sont les autres phares... Entendez-vous la mer?... C'est le vent qui s'élève... Descendons par ici. Voulez-vous me donner la main? MÉLISANDE Voyez, voyez j'ai les mains pleines de fleurs. PELLÉAS Je vous soutiendrai par le bras, le chemin est escarpé et il y fait très sombre... Je pars peut-être demain... MÉLISANDE Oh!...pourquoi partez-vous? (Ils sortent) |
PELLÉAS Esta noche tendremos tormenta; desde hace un tiempo todas las noches hay tormenta... aunque el mar está tan calmo ahora... Uno podría embarcarse sin saberlo y jamás regresaría. (Voces Internas) ¡Hoé! ¡hisse hoé! ¡Hoé! MELISENDA Algo está saliendo del puerto... PELLÉAS Debe ser una gran nave... Las luces están muy altas, lo veremos apenas penetre en la zona de claridad... (Voces Internas) ¡Hoé! ¡hisse hoé! ¡Hoé! GENEVIÈVE No sé si podremos verlo... todavía hay un poco de bruma en el mar... PELLÉAS Parecería que la bruma se eleva lentamente... MELISENDA Sí, allá abajo puedo divisar una pequeña luz que no había visto antes... PELLÉAS Es un faro; hay otros que todavía no podemos ver. MELISENDA La nave ya está en la luz... está muy lejos de aquí... PELLÉAS Se aleja a toda vela... MELISENDA Es el barco que me ha traído aquí. Tiene grandes velas... Lo reconozco por su velamen... (Voces Internas) ¡Hisse hoé! ¡Hoé! PELLÉAS Tendrá mala mar esta noche... (Voces Internas) ¡Hisse hoé! MELISENDA ¿Por qué se irá esta noche?... Ya casi no se le ve. ¡Quizás naufrague! PELLÉAS La noche cae rápidamente... (Voz Interna a boca cerrada, aún más lejos) ¡Ho! GENEVIÈVE Es hora de entrar. Pelléas, muéstrale el camino a Melisenda. Yo debo ir a ver al pequeño Yniold un momento. (Ella sale) PELLÉAS En el mar ya no se ve nada... MELISENDA Veo otras luces. PELLÉAS Son los otros faros... ¿Oyes el sonido del mar?... Es el viento que se eleva... Bajemos por aquí. ¿Quieres darme la mano ? MELISENDA ¡Pero, mira, si tengo las manos llenas de flores! PELLÉAS Te sostendré por el brazo, el camino es escarpado y está muy oscuro... Quizás mañana me marche... MELISENDA ¡Oh!...¿por qué te marchas? (Salen) |