EN EL CEMENTERIO Op. 51.2 (1888)

(Au cemetière)

Música de Gabriel Fauré (1845 - 1924)

Texto de Jean Richepin (1849 - 1926)

 

Heureux qui meurt ici, 
Ainsi que les oiseaux des champs! 
Son corps, près des amis, 
Est mis dans l'herbe et dans les chants.                   
Il dort d'un bon sommeil vermeil, 
Sous le ciel radieux. 
Tous ceux qu'il a connus, venus, 
Lui font de longs adieux. 

À sa croix les parents, pleurants, 
Restent agenouillés; 
Et ses os sous les fleurs, de pleurs, 
Sont doucement mouillés. 
Chacun, sur le bois noir, 
Peut voir s'il était jeune ou non, 
Et peut, avec de vrais regrets, 
L'appeler par son nom. 

Combien plus malchanceux sont ceux 
Qui meurent à la mer, 
Et sous le flot profond 
S'en vont loin du pays aimé! 
Ah! pauvres! qui pour seuls linceuls 
Ont les goémons verts, 
Où l'on roule inconnu, tout nu, 
Et les yeux grands ouverts!



¡Dichoso quien muere 
como las aves del campo! 
Su cuerpo, cerca del de sus amigos,
yace en la hierba entre cantos. 
Bajo el cielo radiante 
su sueño es largo y sereno. 
Todos cuantos le conocieron, han venido, 
la despedida es larga. 

Junto a la cruz, llorando, 
quedan arrodillados los familiares; 
y sus huesos bajo las flores 
son regados dulcemente por el llanto. 
Sobre la negra madera, 
cualquiera puede ver si era joven o no,
y llamarle, con sincera pesadumbre,
por su nombre.

¡Cuánto más desdichados 
son los que mueren en el mar
y bajo las profundas aguas 
se van lejos del país amado! 
¡Infelices! ¡Por único sudario tienen 
la maraña de algas verdes 
que los envuelve, anónimos y desnudos, 
con los ojos siempre abiertos!



Escaneado y Traducido por:
Alfredo García 2004