BEATRIZ Y BENEDICTO

 

Personajes

LEONATO

HERO

BEATRIZ

BENEDICTO

ÚRSULA

CLAUDIO

DON PEDRO                  

SOMARONE

Gobernador de Mesina       

Hija de Leonato       

Sobrina de Leonato

Oficial Siciliano

Dama de Hero

Prometido de Hero

     General Siciliano    

Maestro de Música

Actor

Soprano

Mezzosoprano

Tenor

Mezzosoprano

Barítono

Bajo

Bajo Bufo

 

La acción tiene lugar en Mesina, Sicilia, a finales del siglo XVI.

 

OUVERTURE


ACTE I


Scène 1

No. 1. Choeur

CHOEUR
Le More est en fuite! Victoire!
Don Pedro s'est couvert de gloire!
A ses braves, honneur!
Vive la Sicile! Vive la Sicile!
Que les monts est la plaine 
et la cour et la ville
répètent le nom du vainqueur!

FEMMES
Répètent le nom du vainqueur!
Pour ce vaillant cueillons des roses
a l'ombre des myrtes écloses

HOMMES
Pour ses nobles guerriers,
tressons des lauriers.

TOUS
Le More est en fuite! Victoire!
Le More est en fuite! Victoire!
Don Pedro s'est couvert de gloire!
A ses braves, honneur!
Vive la Sicile! Vive la Sicile!
Que les monts est la plaine 
et la cour et la ville
répètent le nom du vainqueur!
Répètent le nom du vainqueur!
Que les monts est la plaine 
et la cour et la ville
répètent le nom du vainqueur! 

Scène 2

LÉONATO
(à l'avant-scène. Et tourné vers le 
peuple qui se presse autour de lui) 
Enfin, cette guerre est terminée! 
Les Mores ont été taillés en pièces, 
et les survivants ont été trop heureux 
de pouvoir remonte sur leurs vaisseaux 
et regagner l'Afrique, 
d'où ils ne seront pas tentés de evenir.
Don Pedro, notre illustre général, 
arrive aujourd'hui même. 

HÉRO
Ah! mon père, quel bonheur!
Et Claudio le suit, sans doute? 

LÉONATO
Assurément! Claudio n'est il pas 
le bras droit du général? 

BÉATRICE
Il est vrai, le général est 
si fort engoué de lui.

LÉONATO
Au reste, nous allons avoir des détails, 
on m'annonce un message. 

Scène 3

LE MESSAGER
(remettant une lettre à Léonato) 
Monseigneur, je vous annonce 
l'arrivée du général. 
Quand je l'ai quitté, 
il n'était qu'à trois lieues de Messine. 

LÉONATO
(sans interrompre la lecture de sa lettre)
Combien d'hommes avez-vous perdus 
dans cette action? 

LE MESSAGER
Très peu, et aucun officier de marque. 

LÉONATO
Le prix d'une victoire est doublé, 
quand le vainqueur ramène 
tout son monde. 

(Avec un sourire à l'adresse de Héro) 

Je vois, par cette lettre, 
que Don Pedro a conféré 
d'éclatants témoignages de satisfaction 
au jeune Claudio. 

HÉRO
(à part, avec joie) 
Dieu!

LE MESSAGER
Il les a mérités 
par une conduite à laquelle
Don Pedro a rendu justice, 
et il a été au-delà 
de ce que promettait son âge. 
C'est un agneau 
qui s'est conduit comme un lion. 

BÉATRICE
(au messager) 
Veuillez me dire, je vous prie, 
si le seigneur Matamore est de retour, 
ou non, de la guerre! 

LE MESSAGER
Je ne connais dans l'armée personne 
de ce nom, madame. 

HÉRO
(au messager) 
Ma cousine veut parler 
de seigneur Bénédict de Padoui. 

LE MESSAGER
Oh! il est de retour, 
et aussi agréable que jamais. 
C'est encore un vaillant. 

BÉATRICE
Vaillant auprès d'une dame; 
mais qu'est-il en face d'un guerrier? 
OBERTURA


ACTO I


Escena 1

Nº 1 Coro

PUEBLO
El Moro se retira, ¡victoria!
Don Pedro se cubre de gloria.
¡Honor a sus valientes!
¡Viva Sicilia! ¡Viva Sicilia!
¡Que los montes y los valles,
la corte y la villa
repitan el nombre del vencedor!

MUJERES
¡Repitan el nombre del vencedor!
Para ese valiente cogeremos rosas
abiertas a la sombra de los mirtos.

HOMBRES
Para sus nobles guerreros
trencemos los laureles.

TODOS
¡El Moro se retira! ¡Victoria!
¡El Moro se retira! ¡Victoria!
Don Pedro se cubre de gloria.
¡Honor a sus valientes!
¡Viva Sicilia! ¡Viva Sicilia!
¡Que los montes y los valles,
la corte y la villa
repitan el nombre del vencedor!
¡Repitan el nombre del vencedor!
¡Que los montes y los valles,
la corte y la villa
repitan el nombre del vencedor!

Escena 2

LEONATO
(rodeado por todo el pueblo 
que lo escucha atento)
¡Al fin la guerra ha terminado!
¡Los moros han sido derrotados!
Los supervivientes han tenido suerte
de poder abordar sus barcos y,
a duras penas, regresar a África,
desde donde no se atreverán a volver.
Don Pedro, nuestro ilustre general,
llegará hoy mismo.

HERO
¡Ah, padre, qué felicidad!
¿Sin duda mi Claudio le seguirá?

LEONATO
¡Por supuesto! ¿No es Claudio 
el brazo derecho del general?

BEATRIZ
Es cierto, el general está
muy satisfecho de él.

LEONATO
Espera, lo sabremos ahora mismo,
acaba de llegar un mensajero.

Escena 3

MENSAJERO
(entregándole una carta a Leonato)
Señor, os anuncio la inminente
llegada del general.
Cuando lo dejé, se encontraba 
a tan sólo tres leguas de Messina.

LEONATO
(sin interrumpir la lectura)
¿Cuántos hombres han caído
en la batalla?

MENSAJERO
Muy pocos... y no falta ningún oficial.

LEONATO
El premio de la victoria es doble
cuando el vencedor regresa 
con todas sus tropas.

(a Hero, sonriendo)

Veo por esta carta, 
que Don Pedro ha dicho
grandes elogios
del joven Claudio.

HERO
(para sí, con alegría)
¡Dios mío!

MENSAJERO
A sus grandes méritos, 
Don Pedro ha hecho justicia.
Su comportamiento ha sido
el de un hombre maduro.
Es un cordero
que lucha 
como un león.

BEATRIZ
(al mensajero)
Por favor, ¿podríais decirme
si el señor "Matamoros"
está ya de regreso de la guerra?

MENSAJERO
Señora, no conozco a nadie 
en el ejército que se llame así.

HERO
(al mensajero)
Mi prima se refiere 
al señor Benedicto de Padoui.

MENSAJERO
¡Ah, sí, él está ya de regreso
y más orgulloso que nunca!....
¡Es un valiente!

BEATRIZ
Intrépido junto a una dama, pero...
¿Y frente a un guerrero?

LE MESSAGER
Brave devant un brave, 
et homme en face d'un homme. 
Lui aussi a, dans cette guerre, 
rendu d'importants services. 

BÉATRICE
Vous aviez des vivres avariés, 
et il vous a aidés à les consommer. 
C'est in intrépide gastronome, 
il a un excellent estomac. 

LÉONATO
(au messager) 
Veuillez, Monsieur, 
ne pas mal juger de ma nièce! 
Il y a entre elle et le seigneur Bénédict 
une guerre d'épigrammes, 
et ils ne se rencontrent jamais 
qu'il ne s'engage entre eux 
une escarmouche d'esprit. 

BÉATRICE
(à Léonato) 
Hélas! il a perdu beaucoup de son esprit
dans notre dernière rencontre. 

(Au messager) 

Quel est maintenant son frère d'armes? 
Car il en prend un nouveau tous les mois. 

LES MESSAGER
Est-il possible?

BÉATRICE
Très possible. Ses affections changent,
comme la forme de sa toque, 
á chaque mode nouvelle. 

LE MESSAGER
Je vois, Madame, que ce gentilhomme 
n'est pas dans vos papiers. 

BÉATRICE
Non! s'il y était, je les brûlerais tous. 
Mais qui est, je vous prie, 
son frère d'armes? 

LE MESSAGER
Il est habituellement dans la compagnie 
du noble Claudio. 

BÉATRICE
Mon Dieu! il s'attachera à lui, 
comme la fièvre
On le gagne plus facilement que la peste, et,
à l'instant même on devient fou. 

(à Héro)

Dieu soit en aide au noble Claudio! 
S'il a attrapé le Bénédict, 
il lui en coûtera plus de six mille ducats
avant d'être guéri. 

LE MESSAGER
Je tâcherai, Madame, d'être de vos amis. 

BÉATRICE
Je vous le conseille.

LÉONATO
Ma nièce, vous ne deviendrez jamais folle. 

BÉATRICE
Non, tant que la canicule ne viendra pas 
en janvier. 

(On entend au loin quelques 
roulements de tambour.) 

LE MESSAGER
Je vais au devant du général. 

(Il salue et s'éloigne; le peuple 
se précipite vers le fond.) 

No. 2. Choeur

CHOEUR
Le More est en fuite, victoire!

BÉATRICE
(interrompant le choeur)
Assez! assez! aurez-vous bientôt fini 
de nous changer:
¡Gloire, victoire, guerriers, lauriers!...
Quelles rimes! voilà les suites de la guerre!
Je le sauve. 

(Elle sort avec Léonato et sa suite.) 

Scène 4

HÉRO
Ne l'écoutez pas, mes amis, continuez, 
je suis heureuse, moi, 
de vous entendre et de partager votre joie. 

CHOEUR
Le More est en fuite! Victoire!
Don Pedro s'est couvert de gloire!
A ses braves, honneur!
Vive la Sicile! Vive la Sicile!
Que les monts est la plaine 
et la cour et la ville
répètent le nom du vainqueur!
Répètent le nom du vainqueur! 

Scène 5

No. 2 bis. Sicilienne 

MENSAJERO
Valiente entre los valientes
y hombre entre los hombres.
Él también ha realizado 
grandes proezas en esta guerra.

BEATRIZ
Los alimentos podridos 
él os ha ayudado a consumirlos.
Es un intrépido gastrónomo
con un estómago excelente.

LEONATO
(al mensajero)
Señor, os lo ruego,
¡no juzguéis mal a mi sobrina!
Existe entre ella y el señor Benedicto
una guerra de epigramas,
siempre que se encuentran,
estalla entre ellos 
una escaramuza intelectual.

BEATRIZ
(a Leonato)
¡Sí, él salió bastante mal parado 
en nuestro último encuentro!

(al mensajero)

¿Quién es ahora su compañero de armas?...
Escoge uno nuevo cada tres meses.

MENSAJERO
¡Imposible!

BEATRIZ
¡Muy posible! Sus gustos cambian,
siguiendo la moda,
tan a menudo como cambia de gorra.

MENSAJERO
Veo señora, que ese hombre apuesto,
no lo tenéis en vuestra estima.

BEATRIZ
Si estuviera aquí lo dejaría en ridículo.
Pero... por favor, os lo ruego,
¿quién es su compañero de armas?

MENSAJERO
Está normalmente en compañía 
del noble Claudio.

BEATRIZ
¡Dios mío, se colgará de él 
como la fiebre!
Se contagia más rápido que la peste y,
al instante, te vuelve loco.

(a Hero)

¡Que Dios ayude a Claudio!
Si cae en manos de Benedicto,
le costará más de seis mil ducados
librarse de él.

MENSAJERO
Trataré, señora, de ser vuestro amigo.

BEATRIZ
Os lo aconsejo.

LEONATO
¡Pero sobrina, me volverás loco!

BEATRIZ
No, mientras que el verano 
no caiga en enero...

(se oye a lo lejos, algunos 
redobles de tambor)

MENSAJERO
¡Ya viene el general!

(saluda y se aleja, el pueblo 
corre hacia el fondo)

Nº 2 - Coro

CORO 
El Moro se retira. ¡Victoria!

BEATRIZ
(interrumpiendo al coro)
¡Basta ya, basta ya!
¿Es que no cambiareis nunca?
¡Gloria, victoria, soldados, laureles!...
¡Palabras que atraen a la guerra!
Lo sé bien.

(sale con Leonato)

Escena 4

HERO
¡No la escuchéis, amigos, continuad!
Estoy feliz y dichosa 
de poder participar de vuestra alegría.

PUEBLO
El Moro se retira, ¡victoria!
Don Pedro se cubre de gloria.
¡Honor a sus valientes!
¡Viva Sicilia! ¡Viva Sicilia!
¡Que los montes y los valles,
la corte y la villa,
repitan el nombre del vencedor!
¡Repitan el nombre del vencedor!

Escena 5

Nº 2 bis - Danza Siciliana

Scène 6

Nº 3 - Arie

HÉRO
(seule) 
Je fais le voir! Je fais le voir! 
Son noble front rayonne
de l'auréole du vainqueur, 
son noble front rayonne, 
son noble front rayonne, 

(calme) 

Je vais le voir! Je vais le voir! 
Je vais le voir son noble front rayonne
de l'auréole du vainqueur.
Cher Claudio! 
Que n'ai-je une couronne, 

(calme) 

Cher Claudio! 
Que n'ai-je une couronne 

(ardeur) 

Je te la donnerais, 
je t'ai donné mon coeur! 
Que n'ai-je une couronne 
que n'ai-je une couronne,
je te la donnerais, 
je t'ai donné mon coeur!
Il me revient fidèle
plus d'angoisse mortelle
nos tourments nos tourments sont finis
nous allons être unis
de sa constance, de sa vaillance 
me main sera le prix.
Il me revient, il me revient fidèle
plus d'angoisse mortelle
il me revient, il me revient fidèle 
de sa constance, de sa vaillance
ma main sera le prix! 
Ah il me revient, il me revient fidèle 
de sa vaillance 
ma main sera le prix!
Il me revient, il me revient fidèle
de sa constance, de sa vaillance,
ma main sera le prix, il me revient fidèle
plus d'angoisse mortelle!
Nous allons être unis.
de sa vaillance, de sa constance,
ma main, ma main, sera le prix!
Il me revient fidèle
plus d'angoisse mortelle.
Il me revient fidèle, ah
nous allons être unis, ah, de sa vaillance
ma main, ma main 
sera, ah, prix!

Scène 7

LÉONATO
(venant du fond et causant avec Don Pedro) 
Recevez mes félicitations, général! 
La Sicile est délivrée par vous. 
Notre île entière tressaille de joie 
et de reconnaissance. 

DON PEDRO
Epargnez-moi, mon cher Gouverneur! 
Je n'aime pas à entendre parler 
de ce que j'ai fait. 
Grâce à Dieu et à la valeur 
de ces jeunes braves 

(montrant Claudio et Bénédict) 

l'ennemi a pris la fuite, 
après des pertes énormes. 
J'en suis heureux autant que vous. 
Mais, n'en parlons plus! 
Nous avons si je ne me trompe, 
un sujet plus doux d'entretien. 

(Saluant Héro.) 

C'est demain, n'est-ce pas, que...

(Léonato lui fait signe de se taire, et
l'emmène dans le fond en parlant bas.) 

BÉNÉDICT
Eh! Mais, pourtant, ce que nous avons fait
n'est pas trop mal: 
cinq mille morts restés 
sur le champ de bataille...

CLAUDIO
(courant à Héro) 
Chère Héro!

HÉRO
Cher Claudio!

(Ils s'éloignent vers le fond 
du jardin en causant.) 

Scène 8

BÉATRICE
Oh! sans doute, les héros de l'Iliade,
Alexandre et César, ne sont rien 
auprès de vous, et ce serait pitié de parler, 
le même jour, de leurs exploits et des vôtres. 

BÉNÉDICT
Eh! quoi, signora Dédain. 
Vous vivez encore? 

Escena 6

Nº 3 - Aria

HERO
(sola)
¡Parece que lo estoy viendo!
Su noble frente resplandeciente
con la aureola del vencedor.
Su noble frente resplandeciente,
su noble frente resplandeciente

(tranquilizándose)

¡Lo quiero ver!
Quiero ver su frente resplandeciente
con la aureola del vencedor.
Querido Claudio, 
¡tengo para ti una corona!

(más calmada)

Querido Claudio, 
¡tengo para ti una corona!

(con ardor)

¡Yo te la daré, 
yo te daré mi corazón!
¡Tengo para ti una corona!
¡tengo para ti una corona!
¡Yo te la daré, 
yo te daré mi corazón!
Mi fiel amado regresa.
¡No más angustia mortal!
Nuestros tormentos han terminado,
nosotros estaremos al fin unidos.
De su constancia, de su valentía,
mi mano será el premio.
Mi fiel amado regresa.
¡No más angustia mortal!
Mi fiel amado regresa.
¡De su constancia, de su valentía,
mi mano será el premio!
Mi fiel amado regresa.
¡De su valentía 
mi mano será el premio!
Mi fiel amado regresa.
De su constancia, de su valentía,
mi mano será el premio.
¡No más angustia mortal!
Nosotros estaremos al fin unidos.
¡De su constancia, de su valentía,
mi mano, mi mano será el premio!
Mi fiel amado regresa.
¡No más angustia mortal!
¡Mi fiel amado regresa, ah!
Nosotros estaremos al fin unidos.
¡De su valentía mi mano, 
mi mano será el premio!

Escena 7 

LEONATO
(viniendo del fondo, con Don Pedro)
¡Recibid mis felicitaciones, general!
Habéis liberado a Sicilia.
Toda la isla está ebria de alegría
y de gratitud.

DON PEDRO
¡Ahórrese cumplidos, gobernador!
Gracias a Dios y al valor 
de estos jóvenes soldados,
no será necesario hablar más de ello,
la campaña ha terminado felizmente.

(señalando a Claudio y a Benedicto)

El enemigo emprendió la huida
después de sufrir enormes pérdidas. 
Estoy feliz de encontrarme aquí.
Pero... ¡No se hable más!
Tenemos, si no me equivoco,
una cosa más dulce que hacer.

(saludando a Hero)

Es mañana. ¿No es cierto que...

(Leonato le hace una seña para que
se calle y le conduce hacia el fondo)

BENEDICTO
Lo que nosotros hemos hecho 
no está nada mal:
cinco mil muertos quedaron 
sobre el campo de batalla...

CLAUDIO
(se aproxima a Hero)
¡Querida Hero!

HERO
¡Querido Claudio!

(se alejan lentamente hacia 
el jardín del fondo)

Escena 8

BEATRIZ
¡Oh! Sin duda, los héroes de la Iliada,
Alejandro y César, no son nada
comparados con vosotros y sería justo
comparar sus proezas a las vuestras.

BENEDICTO
¿Eh? Pero "Señora Desprecio"
¿Aún estáis viva?

Nº - 4 Duo

BÉATRICE
Comment le Dédain pourrait-il mourir?
Vous êtes vivant, 
comment le Dédain pourrait-il mourir? 
Vous êtes vivant! On le verrait naître
s'il n'existait pas
et tant qu'ici bas
vous oserez paraître
pour son bon plaisir
il ne voudra pas en sortir, 
il ne voudra pas en sortir. 

BÉNÉDICT
Aimable Dédain, on est trop heureux
d'en durer vos coups! On est trop heureux
d'endurer vos coups!
Aimable Dédain.
Que ne suis-je maître
de suivre vox pas!
Qui, tant qu'ici-bas
vous daignerez paraître
pour charmer nos yeux,
qui donc voudrait aller aux cieux?
Qui donc quoi donc voudrait 
qui donc qui donc voudrait
qui donc voudrait aller aux cieux? 

BÉATRICE
J'ai pitié de votre ironie...

BÉNÉDICT
Moi, railler! Certes, je le nie...
mais franchement, non,
vous avez raison,
je suis insensible,
d'humeur inflexible,
et c'est un vrai bonheur nous
qu'adoré de toutes les femmes,
enflammant, malgré moi, tant d'âmes,
je ne sois point aimé de vous. 

BÉATRICE
N'ayez à ce sujet aucune inquiétude 

BÉNÉDICT
Je suis insensible, etc.

BÉATRICE
N'ayez à ce sujet, aucune inquiétude! 

BÉNÉDICT
De vous déplaire en tout 
je ferai mon étude,
j'aurais trop de chagrin 
de vous désespérer! 

BÉATRICE
Vous pouvez, sans effort, 
seigneur, vous rassurer. 

BÉATRICE, BÉNÉDICT
Mais quel plaisir étrange
trouvé-je à l'irriter!
Comme un coeur qui se venge
je sens le mien, 
je sens le mien bondir et palpiter.
Un frisson de colère
me prend quand je la/le vois
son rire m'exaspère, son rire m'exaspère
et je tremble, je tremble à sa voix 
et je tremble à sa voix...

BÉNÉDICT
Dieu du ciel! Faites-moi la grâce
De no pas femme m'octroyer,

(montrant Béatrice)

Blonde, surtout, 

BÉATRICE
Quelle menace!

BÉNÉDICT
Mieux vaut en enfer...

BÉATRICE
Dieu du ciel! Faites-moi la grâce
De no pas femme m'octroyer,

(montrant Bénédict)

Barbu, surtout, 

BÉNÉDICT
Quelle menace!

BÉATRICE
Je le demande à deux genoux! 

BÉATRICE, BÉNÉDICT
Mais quel plaisir étrange, etc

Scène 9  

(Bénédict, Don Pedro, se rapprochant 
avec Léonato, et suivi, à quelque distance,
de Claudio et d'Héro.) 

LÉONATO
(à Héro) 
Ma fille, suivez-moi!

Scène 10 

(Bénédict fait un mouvement pour sortir.) 

DON PEDRO
Bénédict, ne partez pas! 
Le gouverneur me charge 
de vous inviter à une fête 
qu'il donne ce soir dans son palais, 
et dont un de vox amis sera le héros. 

(à Claudio) 

Vous y viendrez aussi, Claudio? 
Devinez-vous quel peut être 
cet ami de Bénédict? 

CLAUDIO
(troublé) 
Mon général... je ne sais... 
je n'ose croire...

BÉNÉDICT
(riant) 
En effet, c'est Claudio, 
qui sera dès ce soir 
l'heureux époux de sa belle fiancée. 

(à Claudio) 

La mission que vous m'aviez confiée 
a pleinement réussi. 
Léonato consent à ne plus retarder 
votre mariage. 

CLAUDIO
Se peut-il?

DON PEDRO
Oui, et, dans l'espoir de cette réunion,
instruit d'ailleurs, dès longtemps 
de votre belle conduite à l'armée, 
il avait tout préparé pour la cérémonie. 
A ce soir, donc! 
L'exemple ne vous tente-t-il pas, Bénédict? 

BÉNÉDICT
Moi?

Nº - 4 Dúo

BEATRIZ
¿Cómo podría morir el desprecio?
¡Vos estáis vivo! Entonces... 
¿Cómo podría morir el desprecio?
¡Vos estáis vivo! 
Lo veríais nacer, si no existiera,
en el mismo momento en que aquí,
vos osarais aparecer.
Por su propia voluntad,
él no querría salir,
no querría salir.

BENEDICTO
Querida "Desprecio"
Es muy amable, por vuestra parte,
endurecer vuestros golpes.
Querida "Desprecio"
¡Yo no soy un discípulo digno
de seguir vuestros pasos!
¿Quién, cuando aquí abajo
os dignáis aparecer
para alegrar nuestros ojos,
quién pues, querría ir al cielo?.
¿Quién pues, querría 
quién querría
ir al cielo?

BEATRIZ
Siento lástima de vuestra ironía...

BENEDICTO
¿Yo, bromear? No es cierto...
Francamente no.
Vos tenéis razón,
soy insensible, de humor inflexible,
pero a pesar de todo...
es un verdadero honor
ser adorado por todas las mujeres,
inflamando, a mi pesar, tantas almas.
Sin embrago, vos no me queréis.

BEATRIZ
¡No os debería de inquietar eso!

BENEDICTO
Yo soy insensible, etc.

BEATRIZ
¡No os debería de inquietar eso!

BENEDICTO
De vuestro desagrado por todo 
yo haré mi objetivo,
y estaré muy triste 
por vuestra desesperación.

BEATRIZ
Vos podéis sin esfuerzo, conseguirlo,
señor, tranquilizaros.

BEATRIZ, BENEDICTO
Mas ¡qué placer extraño
encuentro yo al irritarlo! 
Como un corazón que se venga, 
siento el mío 
saltar y palpitar. 
Un escalofrío de cólera siento 
cuando lo/la veo.
Su risa me exaspera,
y tiemblo al oír su voz.
¡Tiemblo al oír su voz!...

BENEDICTO
Dios del cielo, concédeme la gracia
de no unirme a ninguna mujer... 

(señalando a Beatriz)

¡Rubia sobre todo!

BEATRIZ
¡Vaya amenaza!

BENEDICTO
Mejor envíame al infierno...

BEATRIZ
Dios del cielo, concédeme la gracia
de no imponerme un esposo...

(señalando a Benedicto)

¡Barbudo sobre todo!

BENEDICTO
¡Vaya amenaza!

BEATRIZ
¡Se lo pido a Dios de rodillas!

BEATRIZ, BENEDICTO
Mas ¡qué placer extraño, etc.

Escena 9

(Benedicto y don Pedro se aproximan
con Leonato y detrás, a cierta
distancia, Claudio y Hero)

LEONATO
(a Hero)
¡Vamos, hija!

Escena 10

(Benedicto hace intención de salir)

DON PEDRO
¡No te vayas Benedicto!
El gobernador me encarga
que te invite a una fiesta 
que él da esta noche en su palacio...
Uno de tus amigos será homenajeado.

(a Claudio)

¿Vendrás tú también, Claudio?
Quizás ese amigo de Benedicto 
seas tú.

CLAUDIO
(turbado)
Mi general... 
No creo que...

BENEDICTO
(riendo)
¡Seguro que es Claudio!
Esta noche será el feliz esposo 
de su amada.

(a Claudio)

El encargo que me habías hecho,
lo he cumplido a la perfección.
Leonato está de acuerdo en que 
os caséis cuanto antes.

CLAUDIO
¿Es cierto?

DON PEDRO
Sí, él ha preparado esta ceremonia,
tanto tiempo deseada,
aprovechando el término de
vuestro contrato con el ejército.
¡Esta noche, pues!
Benedicto, ¿no seguirás su ejemplo?

BENEDICTO
¿Yo?

No. 5. Trio 

BÉNÉDICT
Me marier?
Dieu me pardonne!
Ah! j'aime mieux dans un couvent,
Moisir sous le froc tristement,
Et que l'univers m'abandonne.

CLAUDIO, DON PEDRO
Quelle fureur!
Dieu vous pardonne!
De maudire un lien charmant,
de préférer le couvent 
Au bonheur que l'hymen nous donne

BÉNÉDICT
Oui, oui, plutôt moisir dans un couvent!
Plutôt moisir, moisir dans un couvent! 

CLAUDIO, DON PEDRO
Dieu vous pardonne
Dieu vous pardonne

BÉNÉDICT
D'un femme il est vrai 
que je reçus la vie;
Elle m'éleva, je l'enremercie;
Mais si, malgré tout, je ne me soucie
Que fort peu de porter 
de hauts bois sur le front,
Les femmes me pardonneront.
Par ma défiance, 
de toutes les blesser je n'ai pas le vouloir, 
Je ne saurais pourtant avoir
En l'une d'elles confiance,
Et ma conclusion,
C'est que je veux mourir garçon! 

CLAUDIO, DON PEDRO
Quelle fureur! Quelle fureur!, etc

BÉNÉDICT
Me marier? Dieu me pardonne!, etc

CLAUDIO
Impie!

DON PEDRO
Ingrat!

CLAUDIO
Blasphémateur!

BÉNÉDICT
J'admire votre noble ardeur!

CLAUDIO
Une douce compagne!

BÉNÉDICT
Que la ruse accompagne!

DON PEDRO
Qui berce vos ennuis!

BÉNÉDICT
Et qui trouble vos nuits!

CLAUDIO
Une constante amie!

BÉNÉDICT
Une intime ennemie!

DON PEDRO
Qui vieillit avec nous

BÉNÉDICT
Qui vieillit avant nous!

CLAUDIO
Un charme une grâce!

BÉNÉDICT
Qu'un hiver efface!

DON PEDRO
Un trésor d'amour!

BÉNÉDICT
Qu'épuise un seul jour!

CLAUDIO
Source de vie!

BÉNÉDICT
Caquet de pie!

DON PEDRO
Fidélité!

BÉNÉDICT
Fragilité!

CLAUDIO
Tendresse!

BÉNÉDICT 
Faiblesse!

DON PEDRO
Coeur pur!

BÉNÉDICT
Peu sûr!

CLAUDIO, DON PEDRO
Maître...

BÉNÉDICT
Traître!

CLAUDIO, DON PEDRO
Doux!

BÉNÉDICT
Houx!
Me marier?
Dieu me pardonne!

CLAUDIO, DON PEDRO
Dieu me pardonne!

BÉNÉDICT
Ah! j'aime mieux, dans un couvent...
Si jamais Bénédict, 
au joug, peut se soumettre, 
Il consent, ou le diable m'emporte, 
avoir mettre, 
comme une enseigne, sur son toit,
ces mots écrits: 
«Ici l'on voit Bénédict, 
l'homme marié!..» 

CLAUDIO, DON PEDRO
Comme Nous rirons tous 
le jour qu'on le verra 
pâle d'amour! 

BÉNÉDICT
Ah! l'étrange folie!
Non jamais de ma vie
De matrimoniophobie
Je ne vis un exemple égal!
Je ris de leur instance,
et de leur persistance
A prôner le destin le destin banal.
A prôner le destin le destin banal.
Ah! l'étrange folie!, etc

CLAUDIO, DON PEDRO
Ah! l'étrange folie!
Non jamais de ma vie
De matrimoniophobie
Je ne vis un exemple égal!
Rirons de sa prudence
Et de sa persistance
A craindre l'accident fatal. 

(sotto voce) 

Ah! l'étrange folie!
Non, jamais de ma vie,
De matrimoniophobie
Je ne vis un exemple égal!
Rirons de sa prudence
Et sa persistance
A craindre l'accident fatal!

BÉNÉDICT
(ironiquement) 
Je vous quitte, messieurs, 
vous me convertiriez. 

(Il sort à droite.) 

Nº 5 - Trío

BENEDICTO
¿Yo casado? 
¡Dios me perdone!
¡Ah! Yo prefiero en un convento
enmohecer bajo el hábito, tristemente,
y que el universo me abandone.

CLAUDIO, DON PEDRO
¡Vaya furor! 
¡Dios os perdone
el maldecir un vínculo encantador,
y de preferir el convento
a la alegría que el himeneo nos da!

BENEDICTO
¡Sí, antes enmohecer en un convento!
¡Enmohecer en un convento!

CLAUDIO, DON PEDRO
¡Dios os perdone!
¡Dios os perdone!

BENEDICTO
¡Es verdad que rechazo 
la conducta de las mujeres!
Ellas me aman, y se lo agradezco.
Pero si pese a todo, yo no me intereso
es porque podría llevar 
los cuernos sobre la frente.
Las mujeres me perdonarán
por mi desconfianza,
pero no quiero correr ciertos riesgos,
y no daré por tanto,
a una de ellas, esa oportunidad.
Mi conclusión es que:
¡quiero morir soltero!

CLAUDIO, DON PEDRO
¡Vaya furor! ¡Vaya furor!, etc.

BENEDICTO
¿Yo casado? ¡Dios me perdone! etc.

CLAUDIO
¡Impío!

DON PEDRO
¡Ingrato!

CLAUDIO
¡Blasfemo!

BENEDICTO
¡Admiro vuestro noble ardor!

CLAUDIO
Una dulce compañera...

BENEDICTO
... que la astucia acompaña...

DON PEDRO
... que calme vuestros enojos...

BENEDICTO
...y que atormente mis noches...

CLAUDIO
Una constante amiga...

BENEDICTO
...una íntima enemiga...

DON PEDRO
...que envejezca junto a vos...

BENEDICTO
...que envejezca ante mí...

CLAUDIO
Un encanto, una gracia...

BENEDICTO
...que un invierno borra...

DON PEDRO
Un tesoro de amor...

BENEDICTO
...que dura un sólo día...

CLAUDIO
Fuente de la vida...

BENEDICTO
... cotorreo constante...

DON PEDRO
Fidelidad...

BENEDICTO
...fragilidad...

CLAUDIO
...ternura...

BENEDICTO
...debilidad...

DON PEDRO
...corazón puro...

BENEDICTO
...poco seguro...

CLAUDIO, DON PEDRO
Maestra...

BENEDICTO
...traidora.

CLAUDIO, DON PEDRO
Dulce...

BENEDICTO
...¡Hosca!
¿Yo casado?...
¡Dios me perdone!

CLAUDIO, DON PEDRO
Dios os perdone, etc.

BENEDICTO
¡Prefiero en un convento enmohecer...
Si alguna vez, Benedicto, 
al yugo se sometiera,
preferiría que se lo lleve el Diablo, 
a que pongáis,
como una enseña, sobre su techo,
estas palabras:
"¡Aquí está Benedicto, 
el hombre casado!"

CLAUDIO, DON PEDRO
¡Cómo nos reiremos todos,
el día que te veamos 
palidecer de amor!

BENEDICTO
¡Ah, qué extraña locura!
No, jamás en mi vida,
de "matrimoniofobia"
vi un caso igual.
¡Yo me río de su insistencia
y de su persistencia
en sermonear el destino fatal!
¡En sermonear el destino fatal!
¡Ah, qué extraña locura!, etc

CLAUDIO, DON PEDRO
¡Ah, qué extraña locura!
No, nunca en mi vida,
de "matrimoniofobia"
vi un caso igual.
¡Nos reímos de su prudencia,
y de su persistencia
en temer el accidente fatal!

(a media voz)

¡Ah, qué extraña locura!
No, nunca en mi vida,
de "matrimoniofobia"
vi un caso igual.
¡Nos reímos de su prudencia,
y de su persistencia
en temer el accidente fatal!

BENEDICTO
(irónicamente)
Os dejo, señores,
Me habéis convencido...

(sale por la derecha)

Scène 11

DON PEDRO
Par le ciel! 
Il faut que nous en venions à bout. 
La seule femme qui convienne 
à cette étourdi, 
c'est Béatrice. 

CLAUDIO
Comme aussi le seul homme 
qui convienne à cette folle, 
c'est Bénédict. 

DON PEDRO
Eh bien! laissez-moi faire et, 
si votre aimable fiancée 
veut me venir en aide, 
nous parviendrons à réaliser 
le projet de ce mariage invraisemblable, 
dont le Gouverneur 
vient aussi de m'entretenir, 
et nous verrons, avant qu'il soi peu,
Bénédict l'homme marié. 
Je vais communiquer mon plan à Héro;
suivez-moi chez elle! 
vous connaîtrez la comédie 
et le rôle que je prétends vous y faire jouer. 

(Bruit et voix dernière la scène.) 

Voici venir les musiciens 
que le seigneur Léonato veut, ce soir, 
faire entendre à la fête; 
ils viennent répéter leur épithalame. 

CLAUDIO
Laissons-les à leur discordante étude! 

(Ils sortent à droite.) 

Scène 12

(Somarone, suivi de Chanteurs et 
de Musiciens portant des hautbois 
et des bassons)

SOMARONE
(venant de gauche) 
Allons! chacun de vous 
doit maintenant savoir sa partie, 
ou il ne la saura jamais; voyons l'ensemble.
Ah! c'est un bel ouvrage, 
et que j'ai mis plus de huit jours à composer.
Placez-vous, placez-vous! 
Ici... Ici donc!...là, en me regardant. 

(Il dérange quelques uns chanteurs. Il se
retourne, et voit qu'un musicien à droite,
près de la première coulisse, a placé son
pupitre de manière à lui tourner le dos.) 

Bon! il me tourne le dos. 
Mais, malheureux, 
comment verras-tu la mesure?.. 
Il faudra donc que je te la batte sur la tête 
ou sur les épaules?.. 

(Il change les pupitres, et place 
les musiciens de telle sorte qu'ils 
le voient.) 

Ah! j'oubliais... 
êtes-vous d'accord, vous autres?

UN MUSICIEN
Oui, oui, parfaitement!

SOMARONE
Voyons. 

(au premier Hautbois) 

donne ton la. 

(Le premier hautbois donne le la.) 

(à l'autre) 

Et toi?

(Le second hautbois donne le la 
bémol qu'il tient en même temps 
que le la naturel du premier.) 

(portant la main à ses oreilles) 

Ah! aïe! Holà! Pouah! misérable! 
Veux-tu bien t'accorder tout de suite!...
Il y a de quoi déchirer des oreilles d'âne.
Voilà comment vous avez osé l'autre soir,
exécuter ma sérénade! 
Vous avez juré de m'assassiner! 

(Ils s'accordent.) 

(peu près satisfait) 

Enfin!... Y êtes-vous?...

TOUS
Oui, oui!

SOMARONE
Je n'ai plus à vous donner 
qu'un dernière instruction, 
mais la plus importante. 
Je ne ferai pas de longs discours 
sur ma musique. 

(Il lève son bâton de conducteur en l'air,
comme pour marquer la première mesure
et, parcourant d'un regard superbe les
rangs des exécutants) 

Mesdames et Messieurs,...
le morceau que vous allez avoir l'honneur 
d'exécuter est un chef-d'oeuvre!...
Commençons!...

(Il bat la mesure.) 

No. 6. Epithalame Grotesque 

LES CHORISTES
(Les choristes doivent chanter ce choeur,
leur musique à la main et en chargeant 
un peu.) 

Couplet

Mourez, tendres époux
Que le bonheur enivre
A des instants à des instants si doux?
Qu'une mort bien heureuse
Descende paisible sur vous!
Comme la nuit calme et rêveuse,
Mourez, tendres époux
Que le bonheur enivre!
Mourez, mourez, mourez!
Pourquoi survivre 
à des instants si doux? 

SOMARONE
(aux choristes) 
Ah! mon Dieu! vous me beuglez 
cet épithalame comme un De profundis!
Vous ne comprenez donc pas... ce...
ce chef-d'oeuvre?.. 
Un chant de bonheur! 
un chant d'amour! 
qui doit ravir en extase les mariés...
la nuit...qui doit s'envoler... s'exhaler...
comme un parfum d'harmonie
vers leur chambre nuptiale! 

Escena 11

DON PEDRO
¡Por el Cielo!
Será necesario que le consigamos,
a este atolondrado,
la única mujer que le conviene:
¡Beatriz!

CLAUDIO
Al igual que el único hombre 
que le conviene a esa loca es:
¡Benedicto!

DON PEDRO
¡Está bien, dejadme hacer a mí!
Si vuestra amable enamorada
quiere venir en nuestra ayuda,
podremos tener éxito en este proyecto
de matrimonio inverosímil.
El gobernador viene también 
a ayudarnos y veremos,
dentro de muy poco,
a Benedicto casado.
Voy a comunicar mi plan a Hero.
¡Acompañadme a su casa!
Os daré a conocer la comedia 
y los papeles que representaremos...

(se oyen voces fuera de escena)

Ahí llegan los músicos
que el señor Leonato ha contratado
esta noche para la fiesta.
Tocarán su epitalamio.

CLAUDIO
¡Dejémoles con sus desafinos!

(salen por la derecha)

Escena 12

(entra el Somarone, seguido de
cantantes y músicos que llevan
diversos instrumentos)

SOMARONE
(por la izquierda)
¡Vamos! Ahora cada uno ya debe de
saber su parte o no la sabrá jamás.
Tocaremos todos, en conjunto. 
Es una bella obra...
He tardado siete días en componerla.
¡Colocaros! ¡A vuestros puestos!
¡Aquí... aquí... allí... a mi alrededor!

(Los músicos y los cantores se sitúan
en sus puestos. El Somarone se da la
vuelta y ve que un músico ha puesto
su atril dándole la espalda)

¡Bueno, me está dando la espalda!
Pero, desgraciado...
¿cómo quieres ver la batuta?...
¿Será necesario que te de con ella 
en la cabeza o en la espalda?...

(cambia los atriles de lugar 
de manera que ahora todos le
puedan ver)

¡Ah, lo olvidaba...
¿Estáis preparados?...

UN MÚSICO
¡Sí, perfectamente!

SOMARONE
Veamos...

(al primer oboe)

¡Da la nota La!

(el primer oboe toca la nota La)

(a otro)

¡ahora tú!

(El segundo oboe da la nota La
Bemol que se superpone a la del
primero)

(El Somarone se tapa los oídos)

¡Ah! ¡oh! ¡puaff! 
¿Así es como tocas, miserable?...
¡Tienes unas orejas de asno!
¡Así es como la otra tarde 
asesinasteis mi serenata!
¡Queréis matarme!

(los músicos afinan sus instrumentos)

(un poco más tranquilo)

¡En fin!... ¿Listos?...

MÚSICOS
¡Sí, sí!

SOMARONE
Os quiero dar 
una última instrucción,
pero la más importante.
No haré un largo discurso
sobre mi música.

(eleva la batuta en el aire, como para
marcar el primer tiempo y lanza una
mirada de superioridad sobre los
ejecutantes)

¡Señoras y señores!...
¡La composición que tendrán el honor
de escuchar es una obra maestra!...
¡Comencemos!...

(da la entrada)

Nº 6 - Epitalamio Grotesco

CORO
(el coro debe de cantar con 
las partituras en la mano,
ridiculizándolas un poco)

Tonadilla

¡Morid, tiernos esposos
a quienes la dicha embriaga!
¡Morid, morid! ¿Por qué sobrevivir
a unos instantes tan dulces?
¡Que una muerte bien dichosa
descienda apacible sobre vosotros
como la noche calma y mece!
¡Morid, tiernos esposos
a quienes la dicha embriaga!
¡Morid, Morid! ¿Por qué sobrevivir
a unos instantes tan dulces?

SOMARONE
(al coro)
¡Oh, Dios mío! ¡Rebuznáis este
epitalamio como si fuera 
un "De Profundis"
¡No comprendéis nada... 
nada de esta obra maestra!...
¡Un canto de felicidad y amor!
Debe de envolver a los esposos...
La noche... el embrujo... debe de
exhalar un perfume de armonía
¡que los guíe hacia la cámara nupcial!

Scène 13

(venant de droite) 

BÉNÉDICT
(à part, dans le fond) 
Je ne conçois pas qu'un homme, 
qui voit combien est insensé 
celui qui se soumet à l'empire d'amour,
puisse en divenant amoureux, 
tomber dans l'insigne folie 
qu'il a ridiculisée dans autrui 
et s'offrir en butte à ses propres sarcasmes. 

(Somarone, pendant le monologue de Bénédict,
examine attentivement un 
passage de sa partition.) 

SOMARONE
Un instant! je veux changer quelque chose 
à la seconde ritournelle. 

(Il écrit quelques notes au 
crayon sur son manuscrit.) 

BÉNÉDICT
(continuant son monologue) 
Et cependant, tel est Claudio. 
J'ai vu un temps où l'harmonie 
la plus délicieuse à son oreille, 
c'était le son du fifre et du tambour, 
et maintenant il leur préfère 
de langoureuses mélodies! 
J'ai vu un temps où il eût fait dix lieues 
à pied pour voir une bonne armure; 
à présent, il passera dix nuits à combiner 
la coupe d'un nouveau pourpoint. 
Du diable si l'amour fait jamais de moi 
un sot de ce calibre! 

(Il disparaît.) 

SOMARONE
(après avoir écrit, il va montrer 
le passage modifié, au hautbois) 
Essaie-moi cela!

(Le hautbois joue quelques mesures.) 

BÉNÉDICT
(pendant le solo de hautbois) 
Ah! des musiciens!...
une répétition!...Ecoutons! 

SOMARONE
Très bien! Peste! á première vue! 
Oh! tu es un gaillard! 
J'écrirai pour toi un joli saltarello 
dans ma nouvelle messe. 

Scène 14

BÉNÉDICT
(reparaissant dans un coin du jardin) 
Ah! voici le Général 
et notre amoureux chevalier. 

DON PEDRO
(à Somarone) 
Eh bien! nous ferez-vous 
entendre la musique en question? 

SOMARONE
Oui, Excellence! ...oui, Altesse!...
Monseigneur... et avec de nouveaux 
agréments que je viens d'y ajouter. 

(Il tend son bâton de chef 
d'orchestre à un domestique.) 

Emportez ceci! 
et apporte-moi le bâton No. 37, 
le bâton ducal!.. 

(Le domestique sort.) 

C'est le bâton, Monseigneur, 
dont je me sers devant les personnes...
les personnes de qualité, 
dans les circonstances...solennelles...

DON PEDRO
Certainement, mon cher Maestro, 
je suis très flatté... mais....

SOMARONE
Monseigneur, je connais mes devoirs.

(Le domestique revient et lui tend
respectueusement sur un plat d'argent 
un bâton en ivoire et ébène.) 

Ivoire et ébène, Monseigneur; 
noir et blanc! 
Cela imprime à l'exécution 
un caractère à la fois riant et sombre. 

DON PEDRO
Très bien!

SOMARONE
Et c'est précisément le double caractère 
du morceau que je suis fier 
de vous faire entendre. 

(aux musiciens) 

Riant et sombre, vous entendez; 
c'est la vie et la mort, 
tout est là...
Allons!... à nous. 

(Il bat la mesure avec toutes sortes 
de gestes exagérés. Don Pedro et 
Claudio sont assis sur un des côtés 
du théâtre. Sur l'autre côté sont le 
pupitre et l'estrade de Somarone. 
A sa droite et à l'entrée d'une des 
coulisses, on voit deux faux joueurs 
de hautbois devant leurs pupitres.) 

No. 6 bis. Epithalame Grotesque 

LES CHORISTES
Mourez, tendres époux
Que le bonheur enivre
A des instants à des instants si doux?
Qu'une mort bien heureuse
Descende paisible sur vous!
Comme la nuit calme et rêveuse,
Mourez, tendres époux
Que le bonheur enivre!
Mourez, mourez, mourez!
Pourquoi survivre 
à des instants si doux? 

DON PEDRO
Comment? «mourez». 
Il ne fait pas 
que les époux meurent! 
Quelles diables de paroles est-ce là? 

SOMARONE
Monseigneur, cela se dit en haute poésie. 

DON PEDRO
Ah! en haute poésie...
en haute... très bien! 

SOMARONE
(à part) 
Il est un peu... 
bourgeois, le général. 

DON PEDRO
Après tout, 
les époux ne s'en porteront pas plus mal.
D'ailleurs vos changeurs prononcent 
les vers de telle sorte 
qu'on ne les entendra pas. 
Quant à la musique...
elle est excellent... savante...

(à part) 

Je n'y ai rien compris.

CLAUDIO
Ni moi non plus.

Escena 13

(Benedicto entra por la derecha)

BENEDICTO
(a parte, desde el fondo)
No comprendo cómo un hombre,
que sabe qué insensato es caer
en las redes del amor,
pueda enamorarse,
y caer en el mismo ridículo 
que él ha censurado en otros,
siendo el blanco de sus propias burlas.

(El Somarone, durante el monólogo 
de Benedicto, examina atentamente 
la partitura)

SOMARONE
¡Un momento! Quiero cambiar 
unas notas del segundo "ritornello"

(escribe con un lápiz unas 
notas en la partitura)

BENEDICTO
(continuando su monólogo)
Y no obstante, así es Claudio...
Hubo un tiempo en que el sonido
más dulce a su oído era
el redoblar de tambores...
¡Ahora sus preferidas son
las melodías lánguidas!
Hubo un tiempo en que caminaba
diez leguas para ver una armadura,
ahora, tarda diez noches en combinar
los colores de su nuevo jubón.
¡Al diablo si el amor hace de mí 
un necio de ese calibre!

(sale)

SOMARONE
(después de hacer la modificación 
va a enseñársela al oboe)
¡Ensayémosla!

(el oboe toca algunas notas)

BENEDICTO
(mientras el oboe toca)
¡Oh, los músicos!...
¡Escuchemos!...

SOMARONE
¡Muy bien! ¡A la primera!
¡Eres muy espabilado!
Escribiré para ti un bonito "saltarello"
en una nueva misa...

Escena 14

BENEDICTO
(apareciendo por el jardín)
¡Ah, he aquí al general 
y al caballero enamorado!

DON PEDRO
(a Somarone)
¿Y bien?...
¿Podremos oír vuestra música?

SOMARONE
¡Sí, excelencia, alteza!...¡Monseñor!
Y con unos arreglos 
que le acabo de hacer...

(entrega su batuta a un criado
mientras le dice:)

¡Toma esto! 
Tráeme la batuta número 37...
¡La batuta ducal!

(el criado sale)

Monseñor, es la batuta que uso para
dirigir delante de ciertas personas...
personas distinguidas...
en circunstancias... ¡solemnes!

DON PEDRO
Gracias, querido maestro...
Me siento muy halagado... pero...

SOMARONE
Monseñor, conozco mis obligaciones.

(el criado regresa y le entrega
respetuosamente, en una bandeja de
plata, una batuta de marfil y ébano)

Marfil y ébano, monseñor...
¡Blanco y negro!
Esto imprime a la ejecución 
un carácter a la vez alegre y serio.

DON PEDRO
¡Muy bien!

SOMARONE
Y es precisamente ese doble carácter
de la composición
lo que yo os quiero hacer comprender.

(a los músicos)

Alegre y triste... ya comprendéis.
Vida y muerte...
Todo está aquí...
¡Vamos!...

(él mueve la batuta con toda clase 
de gestos exagerados. Don Pedro y
Claudio están sentados a un lado del
teatro. Al otro lado está situado el
atril y el podio del Somerone. A la
entrada de uno de los pasillos, se ve 
a dos falsos instrumentistas de oboe
en sus atriles)

Nº 6 bis - Epitalamio Grotesco

CORO
¡Morid, tiernos esposos
a quienes la dicha embriaga!
¿Por qué sobrevivir
a unos instantes tan dulces?
¡Que una muerte bien dichosa
descienda apacible sobre vosotros
como la noche calma y mece!
¡Morid, tiernos esposos
a quienes la dicha embriaga!
¡Morid, morid! ¿Por qué sobrevivir
a unos instantes tan dulces?

DON PEDRO
¿Cómo? ¿Morir?
No es necesario 
que los amantes mueran.
¿Qué diablos de palabras son estas?...

SOMARONE
Monseñor, se trata de alta poesía...

DON PEDRO
¡Ah, se trata de poesía!...
De alta poesía...muy bien.

SOMARONE
(para sí)
Parece que el general 
es un poco burgués...

DON PEDRO
Después de todo, los esposos
no se llevan tan mal.
Y por otra parte, los cantores 
pronuncian los versos de tal forma
que no se les entiende nada.
En cuanto a la música...
Es excelente... culta...

(para sí)

No entiendo nada.

CLAUDIO
Ni yo tampoco.

SOMARONE
(bas à Don Pedro) 
Mais les chanteurs son pitoyables.

BÉNÉDICT
(bas, ense montrant à travers la charmille) 
Dis donc plutôt: impitoyables!

SOMARONE
C'est une fugue, monseigneur.

DON PEDRO
Ah! diable! Et pourquoi une fugue?

SOMARONE
Le mot fugue veut dire fuite, 
et j'ai fait une fugue à deux sujets, 
à deux thèmes, 
pour faire songer les deux époux 
à la fuite du temps. 

DON PEDRO
Bravo! c'est admirable. 
Musique symbolique! 

SOMARONE
Philosophique!

CLAUDIO
Cabalistique!

BÉNÉDICT
(bas) 
Et sudorifique, 
car il est nage.

SOMARONE
Ah! si vous entendiez cela bien exécuté!...

DON PEDRO
Vous êtes trop sévère, 
vos choristes ont chanté 
d'une façon for passable. 

BÉNÉDICT
Si mes chiens avaient hurlé de la sorte, 
je les aurais pendus sans miséricorde.
Pourvu que ces voix discordantes 
ne me présagent pas quelque malheur! 

DON PEDRO
(Il parle bas à Claudio) 
C'est convenu.

(à Somarone) 

Entendez-vous, maestro? 
Procurez-vous encore 
quelques chanteurs de choix, 
car ce morceau nous plaît, 
et nous voulons qu'il produise tout son effet, 
cette nuit, sous les fenêtres 
de la charmante Héro.
Venez me trouver ensuite! 
j'aurai peut-être d'autres ordres 
à vous donner. 

SOMARONE
Ah!... Ah!... Monseigneur, Excellence!...
Altesse!... Général!... 
Vous prenez les grands moyens!..
Ce sera superbe!.. 

(Il sort avec les musiciens.) 

Scène 15

DON PEDRO
Eh bien, Léonato, 
avez-vous fait de nouvelles observations, 
et croyez-vous toujours 
Béatrice amoureuse de Bénédict? 

LÉONATO
Plus que jamais, 
je venais pour vous en parler. 

CLAUDIO
(bas à Don Pedro) 
Avancez toujours, il nous écoute.

(haut) 

Pour moi, je n'aurais jamais cru 
qu'elle pût se prendre d'affection 
pour un homme. 

LÉONATO
Ni moi; mais le merveilleux de l'affaire, 
c'est de la voir aimer Bénédict, 
l'homme qu'elle 
paraissait abhorrer le plus. 

BÉNÉDICT
(à part) 
Serait-il possible? 
Et le vent soufflerait-il dans cette directions? 

LÉONATO
Je vous avoue, général, 
que je ne sais qu'en penser. 
Mais vous ne pouvez concevoir 
jusqu'où va la violence 
de son amour pour lui. 

DON PEDRO
C'est peut-être une feinte.

CLAUDIO
Je serais porté à le croire.

LÉONATO
Une feinte, dites-vous? 
Alors il faut convenir 
que jamais passion feinte 
ne contrefit à ce point 
l'énergie d'un passion véritable. 

DON PEDRO
Par quels signes sa passion 
se manifeste-t-elle? 

CLAUDIO
(bas) 
Garnissez bien l'hameçon, 
le poison va mordre. 

LÉONATO
Par quels signes? 
On la voit assise, immobile... 

(à Claudio) 

Ma fille vous a dit 
en quel état...

CLAUDIO
Elle me l'a dit, en effet.

DON PEDRO
En quel état? Parlez! 
Vous me surprenez. 
J'aurais cru son coeur à l'épreuve 
de toutes les attaques de l'amour. 

LÉONATO
Je l'aurais juré, 
surtout en ce qui concerne 
Bénédict. 

DON PEDRO
Lui a-t-elle fait connaître ses sentiments? 

SOMARONE 
(en voz baja a don Pedro)
Pero los cantantes son lamentables...

BENEDICTO
(en voz baja)
Diga más bien que son ¡despiadados!

SOMARONE
Es que se trata de una fuga, monseñor.

DON PEDRO
¿Y qué diablos es una fuga?

SOMARONE
La palabra fuga quiere decir huida.
Yo hago una fuga de dos personas,
de dos temas,
para hacer pensar a los esposos
en la fugacidad del tiempo.

DON PEDRO
¡Bravo! ¡Admirable!
¡Música simbólica!

SOMARONE
¡Filosófica!

CLAUDIO
¡Cabalística!

BENEDICTO
(en voz baja)
Y sudorífica pues 
él está bañado en sudor.

SOMARONE
¡Si lo oyerais bien ejecutado!...

DON PEDRO
Sois demasiado severo,
el coro ha cantado
de una forma pasable.

BENEDICTO
Si mis perros hubieran ladrado así,
los habría ahorcado sin misericordia.
¡Creo que estas voces disonantes
no me presagian nada bueno!

DON PEDRO
(que habla en voz baja a Claudio)
...de acuerdo...

(al Somarone)

Escuchadme, maestro.
Procurad elegir a algunos
cantores de calidad,
pues la obra nos gusta, y queremos
que produzca un gran efecto, 
esta noche, bajo la ventana 
de la encantadora Hero.
¡Venid ahora a verme!
Quizás yo tenga otras órdenes 
que daros.

SOMARONE
¡Ah! ¡Oh! ¡Monseñor! ¡Excelencia!...
¡Alteza!... ¡General!...
¡Habéis elegido buen material!
¡Será soberbio!

(sale con los músicos)

Escena 15

DON PEDRO
Y bien, Leonato, 
¿habéis hecho nuevas averiguaciones
y seguís creyendo que 
Beatriz está enamorada de Benedicto?

LEONATO
¡Desde luego!
Eso venía a deciros.

CLAUDIO
(en voz baja a don Pedro)
Caminad... nos está escuchando.

(en voz alta)

Yo jamás hubiera creído 
que ella podría sentir afecto 
por un hombre.

LEONATO
Ni yo, pero lo más extraño del asunto
es que ama a Benedicto,
el hombre que ella
más aparentaba aborrecer.

BENEDICTO
(a parte)
¿Será posible que el viento
sople en esa dirección?

LEONATO
Os confieso, general, 
que no sé qué pensar.
Pero no podéis imaginaros
hasta donde alcanza 
su pasión por él.

DON PEDRO
Podría ser un engaño...

CLAUDIO
Yo así lo creo.

LEONATO
¿Un engaño, decís?
Entonces será necesario convenir
que una pasión fingida
puede imitar hasta este punto
la energía de una pasión verdadera.

DON PEDRO
¿Por qué indicios se manifiesta 
su pasión?

CLAUDIO
(en voz baja)
Cebad bien el anzuelo,
el pez va a picar.

LEONATO
¿Por qué indicios?
Se la nota ausente, distraída...

(a Claudio)

Mi hija os habrá dicho 
en qué estado se haya...

CLAUDIO
Sí, me lo ha dicho.

DON PEDRO
¿En qué estado? ¡Hablad!
Estoy sorprendido.
Hubiera creído que su corazón 
resistiría todos los ataques del amor.

LEONATO
Yo también lo hubiera jurado, 
sobre todo en lo que respecta 
a Benedicto.

DON PEDRO
¿Le ha declarado sus sentimientos?

LÉONATO 
Non, elle jure de ne jamais les lui révéler. 

CLAUDIO
Il est vrai, Héro l'assure. 
«Et quoi, dit-elle, 
lui écrirais-je que je l'aime, 
après toutes 
les marques de dédain 
je lui ai prodiguées?» 

LÉONATO
C'est ce qu'elle disait tout à l'heure 
en prenant la plume pour lui écrire. 
Elle a commencé une lettre 
qu'elle a presqu'aussitôt déchirée 
en mille morceaux, 
se reprochant d'être 
assez immodeste pour écrire 
à un homme qui ne fera que rire 
de ses avances. 
«Je juge de lui par moi, 
a-t-elle dit; s'il m'écrivait, 
je me moquerais de lui.» 

CLAUDIO
Puis, elle est tombée à genoux, 
pleurant, sanglotant, 
s'arrachant les cheveux, 
se frappant la poitrine, 
exhalant à la fois des prières 
et des imprécations. 

LÉONATO
Son exaltation, au dire de ma fille, 
a atteint maintenant un degré de violence 
à faire craindre qu'elle n'attente à ses jours.

BÉNÉDICT
(à part) 
Je prendrais tout cela pour un piège, 
dans la bouche de tout autre 
que cette barbe grise: 
je ne puis croire que l'imposture 
se cache sous des dehors si vénérables. 

DON PEDRO
Si elle s'obstine à cacher 
ses sentiments à Bénédict, 
il serait convenable 
que quelque autre se 
chargeât de l'en instruire. 

CLAUDIO
A quoi bon? 
Il s'en ferait un jeu, 
et ce serait pour lui un prétexte 
à de nouveaux sarcasmes 
contre cette infortunée. 

DON PEDRO
S'il en était capable, on ferait, en le pendant,
une oeuvre méritoire. 
Une femme aussi accomplie, 
vertueuse, á n'en point douter!

CLAUDIO
Et charmante!

DON PEDRO
Et d'une raison supérieure en tout, 
excepté dans son amour pour Bénédict. 

LÉONATO
Oh! général, quand la raison 
est aux prises avec la passion, 
il y a dix à parler contre un 
que c'est la passion qui l'emportera. 
Je le déplore à juste titre, 
et comme son oncle et comme son tuteur. 

DON PEDRO
Plût à Dieu qu'elle m'eût pris 
pour l'objet de sa folletendresse! 
Mettant à l'écart 
toute haute considération,
je l'eusse épousée. 
J'ai envie d'en parler 
à Bénédict 
pour voir ce qu'il dira. 

CLAUDIO
N'en faites rien, mon Général! 
que plutôt Béatrice, 
cédant aux conseils d'Héro, 
étouffe son amour! 

(en causant disparaissent)

Scène 16  

BÉNÉDICT
(sortant de sa cachette) 
Ce n'est pas une plaisanterie; 
leur conversation est sérieuse. 
Ils plaignent Béatrice; 
il paraît que sa passion 
est au comble. 
Elle m'aime! 
Je dois la payer de retour. 
J'ai entendu le blâme dont je suis l'objet...

(Il se cache.) 

DON PEDRO
(revenant avec Claudio et Léonato) 
Eh bien! nous reparlerons de cela 
avec votre fille; en attendant, 
laissons les choses comme elles sont! 
J'aime Bénédict et je souhaiterais que, 
jetant sur lui-même un regard modeste, 
il s'avouât en toute humilité 
combien il est indigne 
d'une telle femme. 

LÉONATO
Voulez-vous venir, Général? 
le dîner est prêt. 

CLAUDIO
(bas) 
Si après cela, 
il n'en est pas amoureux fou,
je ne veux plus compter sur rien. 

(Ils sortent à gauche.) 

Scène 17

BÉNÉDICT
(se montrant tout-à-fait) 
Non, il faut que le monde soit peuplé.
Quand je disais que je mourrais garçon, 
je ne pensais pas devoir vivre 
jusqu'à ce que je fusse marié. 
Ils disent que Béatrice est belle, 
c'est vertueuse, je n'en disconviens pas; 
qu'elle montre une raison supérieure en tout,
hormis dans l'amour qu'elle a pour moi. 
En effet, ce n'est pas une grande preuve 
de raison qu'elle donne là; 
ce n'est pas non plus une preuve de folie, 
car je vais être effroyablement 
amoureux d'elle. 

No. 7. Rondo 

Ah! je vais l'aimer, mon coeur me l'annonce!
A son vain orgueil je sens qu'il renonce.
Je vais l'admirer, je vais l'adorer, 
je vais l'admirer, je vais l'adorer, 
l'aimer, l'adorer, l'aimer, l'adorer,
l'idolâtrer! 
Fille ravissante!
Béatrice, ô dieux!
Le feu de ses yeux!
Le feu de ses yeux,
Sa grâce agaçante,
Son esprit si fin,
Son charme divin,
Tout séduit en elle,
Et sa lèvre appelle
Un baiser sans fin.
Ah! je vais l'aimer, etc.
Chère Béatrice!
Ciel! il se pourrait!
Elle m'aimerait!
Ô joie! O supplice!
Un pareil bonheur,
Est-il pour mon coeur?
Si c'était un songe!
Un cruel mensonge!
Ô rage! O fureur!
Non non non... je vais l'aimer!, etc. 

LEONATO
No, ella jura que nunca los revelará.

CLAUDIO
Es verdad, Hero lo asegura.
"¿Y qué conseguiría, dice ella, 
si le escribiera a él 
diciéndole que lo ama 
después de todos los desprecios 
que le he prodigado"?

LEONATO
Ella intenta escribirle una carta
todos los días, pero
cada vez que comienza una,
pronto la rompe 
en mil pedazos.
Se acusa de falta de modestia
para escribirle a un hombre
que no hará más que reírse 
de sus afanes.
"Lo juzgo a él por mí, dice ella.
Si él me escribiera,
yo me mofaría de él"

CLAUDIO
Sí, ella cae de rodillas,
llorando, gimiendo,
mesándose los cabellos,
golpeándose el pecho.
Exclamando a la vez, 
plegarias e insultos.

LEONATO
Su exaltación, al decir de mi hija,
a alcanzado un grado tal de violencia
que hace temer por su vida.

BENEDICTO
(a parte)
Creo que todo esto 
es una trampa.
Ella ha engañado a todos...
Mas no puedo creer que la impostura
se oculte bajo formas tan venerables.

DON PEDRO
Si ella se obstina en ocultar 
sus sentimientos a Benedicto,
será necesario que
cualquiera de nosotros,
se encargue de abrirle los ojos.

CLAUDIO
¿Así lo creéis vos?
Si él se enterara de todo,
tendría un pretexto
para nuevos sarcasmos
contra esa desgraciada.

DON PEDRO
Si fuera capaz de emparejarse con ella
lograría un gran triunfo.
¡Una mujer tan agradecida y virtuosa
se la elige sin dudar!

CLAUDIO
¡Y tan encantadora!

DON PEDRO
Y de una inteligencia equilibrada...
excepto en su amor por Benedicto.

LEONATO
General, cuando la razón
entra en lucha contra la pasión,
hay diez contra una probabilidad,
de que la pasión vencerá.
Lo digo en su justo término,
como su tío y como su tutor.

DON PEDRO
¡Lástima que ella no me haya elegido
como objeto de su gran pasión!
Dejando a un lado 
cualquier otra consideración,
yo la hubiera desposado.
Tengo ganas de hablar de ello 
con Benedicto, 
para ver lo que dirá.

CLAUDIO
No hagais nada, mi general,
que pronto Beatriz,
siguiendo los consejos de Hero,
desahogará su amor.

(se alejan charlando)

Escena 16

BENEDICTO
(saliendo de su escondite)
Esto no es una broma;
Su conversación es seria.
Sienten lástima por Beatriz,
pues parece que su pasión 
se ha desbordado.
¡Ella me ama!
Debo volver sobre mis pasos.
Comprendo que he obrado mal...

(se esconde)

DON PEDRO
(regresando con Claudio y Leonato)
¡Está bien! Hablaremos de esto 
con vuestra hija, mientras tanto,
dejaremos las cosas como están.
Aprecio a Benedicto y deseo que
se mire así mismo con modestia;
y que haciendo un ejercicio 
de humildad se dé cuenta 
de que es indigno de un a mujer tal.

LEONATO
¿Quiere venir, mi general?
La cena está preparada.

CLAUDIO
(en voz baja)
Si después de todo esto,
Benedicto no está loco de amor,
¡no volveré a hablar nunca más!

(salen por la izquierda)

Escena 17

BENEDICTO
(entrando)
¡Es preciso que la Tierra sea poblada!
Cuando dije que moriría soltero,
no esperaba vivir 
hasta que estuviese casado.
Ellos dicen que Beatriz es bella,
virtuosa, que me conviene,
que es sensata en todo,
excepto en el amor que siente por mí.
En efecto, no ha sido sensato decir
todo lo que siente sobre mí,
pero... ha sido una prueba de amor.
A decir verdad, siempre he estado
espantosamente enamorado de ella.

Nº 7 - Rondó

¡Yo la amaba, 
el corazón me lo dice!
A su orgullo noto que él renuncia.
Yo la admiraba, la adoraba, 
la admiraba, la adoraba, 
la amaba, la idolatraba.
Muchacha arrebatadora.
¡Beatriz, oh Dioses!
El fuego de sus ojos,
El fuego de sus ojos,
Su gracia excitante,
su espíritu tan fino,
su encanto divino,
todo seduce en ella,
y sus labios invocan
un beso sin fin.
¡Yo la amaba, etc.
¡Querida Beatriz!
¡Cielos! ella podría...
Ella me amará...
¡Oh, alegría! ¡Oh, suplicio!
¿Semejante felicidad
es para mi corazón?
¿Y si esto fuera un sueño?
¡Ah, cruel embuste!
¡oh, rabia! ¡oh, furor!
No, no... Yo la amaba, etc.

Scène 18 

HÉRO
Je sais bien bon gré à mon père 
de m'avoir dispensée d'assister à ce banquet.
Je suis si fatiguée 
de tous ces préparatifs...
Nous signons le contrat ce soir...
Mon coeur est plein de joie; 
mais le bruit et la foule 
me sont insupportables. 

URSULE
Voilà votre mélancolie qui vous reprend.
Vous étiez si gaie tout à l'heure. 

HÉRO
Oui, j'étais entré dans l'esprit du rôle 
que mon père a voulu me faire jouer. 
C'était si plaisant de savoir ma cousine 
aux écoutes dans la chambre voisine 
de la mienne, 
pendant que nous faisons l'éloge 
de Bénédict, 
et que nous parlons 
de son violent amour pour elle! 
Amour qu'il est si loin d'éprouver 
et qu'il n'éprouvera je sais! 

URSULE
Ah! non, certes! 
pas plus qu'elle n'aimera Bénédict. 
Ce sont deux êtres incapables 
d'un tendre sentiment, 
et surtout d'un tendre sentiment 
l'un pour l'autre. 

HÉRO
Pourtant, la porte étant ouverte, 
je la voyais dans une glace sans qu'elle 
s'en doutât, et, au moment où tu as dit: 
«Le malheureux en mourra!», 
elle a fait un mouvement si brusque 
que j'ai failli partir d'un éclat de rire 
qui eût tout compromis. 

URSULE
M'importe! 
j'ai peine à croire que la ruse 
ait chance de succès. 

HÉRO
Je ne le crois guère non plus. 
C'est pourquoi il ne faut pas pousser trop 
loin cette plaisanterie. 
Béatrice nous en voudrait à la mort, 
si elle se doutait que nous avons voulu 
nous moquer d'elle. 

(soupirant) 

Ah!...

(Elles vont s'asseoir sur un banc de gazon.) 

No. 8. Duo - Nocturne 

URSULE
Vous soupirez, madame!

HÉRO
Le bonheur oppresse mon âme!
Je ne puis y songer 
sans trembler malgré moi.
Claudio! Claudio! je vais donc être toi! 

HÉRO, URSULE
Nuit paisible et sereine!
La lune, douce reine,
Qui plane en souriant;
L'insecte des prairies,
Dans les herbes fleuries, 
En secret bruissant;
Philomèle
Qui mêle
Aux murmures du bois
Les splendeurs de sa voix;
L'hirondelle Fidèle
Caressant sous les toits
Sa niché en émois;
Dans sa coupe de marbre
Ce jet d'eau retombant,
Ecumant,
L'ombre de ce grand arbre
En spectre se mouvant
Sous les vent
Harmonies Infinies
Que vous avez d'attraits
Et de charmes secrets
Pour les âmes attendries! 

URSULE
Quoi? vous pleurez, madame!

HÉRO
Ces larmes soulagent mon âme;
tu sentiras couler les tiennes a ton tour,
Le jour où tu verras couronner ton amour! 

HÉRO, URSULE
Respirons en silence
Ces roses que balance 
le souffle du zéphyr!
A sa fraîche caresse, à sa fraîche caresse 
Livrons, livrons nos fronts il cesse...

(Silence.) 

... il cesse...

(Silence) 

Et meurt dans un soupir.
Nuit paisible et sereine, etc

(Les deux jeunes filles passent, les 
bras enlacés, sur le devant de la scène.
Héro pleurant d'attendrissement, cache 
son visage en l'appuyant sur l'épaule
d'Ursule.Ursule essuie doucement les yeux
d'Héro qui sourit et semble devenir plus
calme. Ursule va cueillir un bouquet de
roses pendant qu'Héro reste plongée dans
sa rêverie. Ursule présente le bouquet
à Héro. Héro le bras droit appuyé sur
l'épaule d'Ursule effeuille lentement 
ses roses en marchant avec elle vers 
le fond du théâtre. Les deux personnages
disparaissent. Le toile s'abaisse lentement.) 

Sicilienne - Entracte 

Escena 18

HERO
He hecho bien en pedir a mi padre
que me dispense de asistir al banquete.
Estoy muy cansada
de todos los preparativos...
El compromiso se firmará esta noche...
Mi corazón rebosa de alegría,
pero el ruido y el alboroto
se me hacen insoportables.

ÚRSULA
La melancolía se apodera de vos.
Antes estabais alegre a todas horas.

HERO
Sí, es el papel que mi padre
ha querido hacerme jugar.
Era tan placentero saber que 
mi prima se encontraba 
en la habitación vecina a la mía,
mientras hacíamos elogios 
de Benedicto,
¡y hablábamos de su violento amor 
por ella!
¡Amor que él está lejos de demostrar
y no lo hará jamás!

ÚRSULA
¡Ah, no, desde luego! Es cierto que
ella no querrá nunca a Benedicto.
Ellos son dos seres incapaces de 
albergar sentimientos de ternura,
y sobre todo, de tener sentimientos 
el uno para el otro.

HERO
Un día, estando la puerta abierta,
yo la observaba,
sin que ella me viera,
y en el momento en que tú dijiste:
"El infeliz morirá"
Ella hizo un gesto tan brusco
que yo creí morirme de risa.

ÚRSULA
¡Qué importa!
Yo creo que la artimaña
surtirá efecto.

HERO
Yo no lo creo.
Pienso que hemos ido 
demasiado lejos con el engaño.
Beatriz nos mataría
si sospechara que 
la estamos engañando.

(suspira)

¡Ah!...

(se sientan en un banco)

Nº 8 Dúo - Nocturno

ÚRSULA
¿Vos suspiráis, señora?

HERO
La felicidad oprime mi alma.
A pesar mío, no puedo pensar 
sin dejar de temblar.
¡Claudio! ¡Claudio! ¡Yo seré tuya!

HERO, ÚRSULA
¡Noche apacible y serena!
La luna, dulce reina,
que observa sonriendo
al insecto de las praderas,
sobre las hierbas florecidas
zumbando en secreto.
Filomena que une
a los murmullos del bosque
la magnificencia de su voz.
La golondrina fiel,
acariciando bajo nuestros techos
su nido con emoción.
En esa fuente de mármol
el chorro de agua fluyendo,
espumeante.
La sombra 
de ese gran árbol,
como un espectro se movió
bajo el viento.
¡Harmonías infinitas!
¡Vosotras tenéis los hechizos
y los encantadores secretos
para las almas conmovidas!

ÚRSULA
¡Cómo! ¿Vos lloráis, señora?

HERO
Estas lágrimas alivian mi alma.
Notarás brotar las tuyas en tu rostro,
el día en que veas coronado tu amor.

HERO, ÚRSULA
¡Respiremos en silencio
esas rosas que balancea
el soplo de la brisa!
¡A su fresca caricia
ofrezcamos nuestras frentes!

(silencio)

.. él cesa!... él cesa!

(silencio)

Y muere con un suspiro.
¡Noche apacible y serena! etc.

(las muchachas pasean, con los
brazos entrelazados, por delante de 
la escena. Hero llora tiernamente,
esconde su rostro en la espalda de
Úrsula, ésta le seca cariñosamente
los ojos y Hero parece calmarse.
Úrsula va a coger un ramo de rosas
mientras Hero permanece sumida en
sus pensamientos. Úrsula le entrega
el ramo a Hero que, con el brazo
siempre apoyado en la espalda de
Úrsula, se dirige lentamente hacia el
fondo de la escena hasta desaparecer.
El telón cae lentamente)

Siciliana - Entreacto

Acto II